Ce blocage est le premier à defaire. Il est aussi celui qui requiert le plus de réflexion et de remise en cause personnelle. Les fausse croyances personnelles doivent être défiées car elles sabotent notre présent et notre futur par la même. Le faux-self est à l'origine de nos maux. Nous nous sommes construits à l'abri de ce masque qui a faussé nos jugements dans la vie et a détruit notre estime personnelle. Il faut mettre à jour les différences entre ce que nous savons de nous, le vrai-self, tapi dans notre vie privée, ou pire, dans notre profonde solitude, et les mythes du faux-self qui nous limitent et nous consumment à petit feu. En travaillant sur nous-mêmes, et cela peut prendre du temps, nous pouvons créer et développer une nouvelle image, plus réaliste, de nous mêmes. Et avancer dans la vie. Sachant que nous n'avons pas le choix. Donner au faux-self les rênes de notre vie, c'est accrocher nos rêves à une ancre. Et notre bien-être par ailleurs.
Nier ses dons et ses talents.
Ce blocage est délicat car il affirme présomptieusement des "dons" et des "talents" innés. Alors que les surdoués ne se considèrent pas plus intelligents que les autres. Je rappelle que la plupart d'entre eux ne savent pas qu'ils ont une intelligence supérieure à la moyenne. A la limite, peu importe, ils ont le plus souvent composé avec cette douance en réussissant leur vie selon les normes de la société. Pourtant ils ont généralement bridé leur potentiel. Secrètement, dans leur vie privée, certains d'entre eux ont assouvi leur insatiable désir de créer. Les surdoués sont des créatifs et ils doivent créer. Sinon ils seront comme des Formule 1 dans un embouteillage. Un gros potentiel avec une énorme frustration. Attention ! Si vous avez été identifiés "surdoués", suite à un test, ou que vous reconnaissez sérieusement dans la douance, et qu'en même temps, vous considérez que vous êtes nuls et sans talents, vous êtes en presence de votre faux-self. Une machine d'auto-destruction. Vous comprenez alors le travail que vous avez à faire sur vous-mêmes.
Je prends un exemple. C'est une personne proche de moi (qui ne sait pas qu'elle est surdouée). Elle a étudié pendant plus de sept ans l'Histoire de l'Art, le soir apres le boulot, deux fois par semaine. Elle a lu des tonnes de bouquins sur le sujet et visité des dizaines de musées et d'expositions. Quand je lui en parle, elle ne se considère pas comme une experte, ou disons une grande connaisseuse. Dans cet exemple concret, des traits caractérisques du surdoué: il/elle a une expertise (connaissances pointues) mais il/elle ne la considère pas une expertise (auto-dénigrement et perfectionisme), cachée des autres (les collègues de bureau voire l'entourage) car considérée comme un loisir. Il faut vraiment prendre conscience des choses. Le monde actuel regorge de gens compétents et talentueux. Face à eux, des "grandes gueules", des culottés, des escrocs, des incompétents qui remplissent les media et le monde du travail. Je n'exagère pas, ces deux liens vont parler à beaucoup d'entre vous.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_Dunning-Kruger
https://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_de_Peter
Éviter les risques dans une "vie bien rangée".
Tout est dit. Mettre une couverture sur ce que nous sommes supposés faire n'est pas la bonne solution. Cela engendre beaucoup de frustration. Il faut se lancer et prendre des risques. En lisant ces lignes, certains diront que cela s'applique à tout le monde. Je ne le pense pas. Quand on prend conscience de notre vraie personnalité et de nos talents, on réalise que quelque chose doit se passer. Ecrire ce livre que nous tient à coeur, créer cette entreprise qui nous ressemble tellement, partager notre savoir avec les autres...etc. Cette grande conscience de soi n'est pas donnée à tout le monde. La vie moderne est un grand tourbillon médiatique, virtuel et consumériste qui emporte la masse des gens dans une fuite en avant ou chacun oublie qui il est et pourquoi il est là. Alors action !
Chercher l'approbation des autres.
Ce blocage est dur à lever car il est ancré en nous. Le faux-self est mis en place très tot dans la vie par la famille et par le surdoué lui-même. Donc chercher l'approbation de ses parents est quelque chose de naturel et d'automatique, mais qui affaiblit notre dynamique et notre potentiel personnel. Au travail, le même cercle vicieux se met en place. On fait plaisir à son superieur sans s'affirmer, en limitant son potentiel et ainsi nous condammant à faire la même chose puisque le dit-patron ne voit qu'un docile employé, sympa mais limité. Je ne parle pas ici du patron pervers narcissique. Il complique la situation car il joue avec les faiblesses de ses subordonnés en détruisant leur personnalité (vrai-self) et leur libre-arbitre.
L'imposture.
Depuis longtemps dans notre vie personnelle, nous avons été limités par des règles dites ou non-dites qui nous disent que nos idées et nos actes "vont trop loin", "sont trop différents", "sont trop intenses" ou "sont trop rapides". Nous avons appris les leçons. Le faux-self encore. Il nous limite jusqu'à nous faire paraitre invisible aux yeux des autres. Alors que ces idées et ses intentions sont encores en nous. Mais cachées du plus grand nombre. Pour nous protéger des attaques et des critiques. L'imposture c'est se sentir "pas assez compétent" dans un domaine que l'on maitrise objectivement ou "trop à l'aise" dans une tache par rapport aux autres. Au contraire des cuistres qui eux avancent tranquillement mais surement dans leur vie. Voir le lien ci-dessus sur l'effet Dunning-Kruger. Ce blocage de l'imposture va de pair avec le perfectionisme. Une impression que le travail n'est jamais assez bien et que l'on est trop facile dans sa réalisation. La procratination vient compléter le tableau. On retarde nos projets car on se sent illégitimes intellectuellement ou, une fois le projet commencé et fini, que l'on pense notre travail pas assez complet, pertinent ou original. Un sac de noeud qu'il faut entreprendre de dénouer rapidement et systématiquement.
Tous ces blocages sont liés. Ils sont comme un château de cartes. En s'attaquant à leur raison d'être, on entreprend une destruction systématique de l'édifice. Et cela est très exitant et motivant pour avancer dans la vie. Comme une énorme bouffée d'air. Notre seconde vie peut commencer. ("nous avons deux vies, la seconde commence quand on s'apercoit que nous n'en avons qu'une").