15 décembre 2016

Niveau 2 : désintégration mono-niveau - Dabrowski -

La caractéristique principale du niveau 2 est une crise initiale ou série de crises, brèves et souvent intenses. Les crises sont spontanées et se produisent seulement sur un niveau (et souvent n'impliquent qu'une dimension). Ces crises concernent des choix de solutions qui semblent être différentes mais qui au final sont sur le même niveau.

La désintégration mono-niveau se produit durant des crises de développement telles que la puberté ou la ménopause, dans les périodes où se manifeste une difficulté à gérer un événement externe stressant, ou dans des conditions psychologiques et psychopathologiques telles que la nervosité et la psychonévrose. La désintégration mono-niveau consiste en des processus situés sur un niveau émotionnel et structurel unique ; il y a une prévalence de dynamiques automatiques avec seulement une légère conscience de soi et un léger contrôle de soi. Le terme “mono-niveau” dénote un manque de hiérarchisation, de distinction entre “ce qui est” et “ce qui devrait être”.

Les conflits sur le même niveau (horizontal) produisent des ambivalences et des tendances ambiguës : la personne est également attirée par des choix différents mais équivalents sur le même niveau (tendances ambiguës) et n'est pas capable de décider quoi faire parce qu'il n'a pas de réelle préférence entre les choix (ambivalences). Si les forces de développement sont suffisamment fortes, à la fin, la personne est poussée dans une crise existentielle : les logiques sociales ne prennent plus en compte ses expériences personnelles et il n'y a pas d'autres explications. Au cours de cette phase, l'émotion prédominante est le désespoir existentiel.

La résolution de cette phase commence lorsque des valeurs choisies individuellement commencent à remplacer les moeurs sociales qui ont été enracinées par l'apprentissage, et sont intégrées dans une nouvelle hiérarchie de valeurs personnelles. Ces nouvelles valeurs entrent souvent en conflit avec les valeurs sociales précédentes de la personne. Plusieurs des explications relevant du statu quo sur « la manière dont sont les choses », apprises à travers l'éducation et par l'ordre social, s'écroulent sous un examen individuel et conscient. Cela cause encore plus de conflits centrés sur l'analyse de la personne à propos de ses réactions propres vis-à-vis du monde en général et du comportement de soi et des autres. Les comportements habituels et l'éthique de l'ordre social en viennent à être vus comme inadéquats, faux ou hypocrites. L'inadaptation positive prévaut. Pour Dabrowski, ces crises présentent un potentiel fort pour le développement vers le développement personnel et la santé mentale. Pour utiliser une définition positive, la santé mentale reflète plus que la conformité sociale : elle implique un examen personnel et attentif du monde et de ses propres valeurs, qui mène au développement d'une personnalité individuelle.

Le niveau 2 est une période de transition. Dabrowski dit que soit vous revenez en arrière (réintégration à un niveau inférieur), soit vous allez de l'avant, soit vous finissez mal, dans le suicide ou la psychose.

Le passage du niveau 2 au niveau 3 implique un changement fondamental qui nécessite une quantité phénoménale d'énergie. Cette période est la croisée des chemins du développement : de là, on doit progresser ou régresser. La lutte entre les trois facteurs de Dabrowski reflète cette crise de transition : « Dois-je suivre mes instincts (premier facteur), ce que l'on m'a appris (deuxième facteur) ou mon coeur (troisième facteur) ? ». La réponse développementale est de transformer ses instincts les plus bas (les réactions automatiques telles que la colère) dans une motivation positive, de résister aux réponses sociales et apprises par coeur, et d'être à l'écoute de son sens profond de ce que l'on doit faire.