Au niveau 4 la personne prend complètement le contrôle de son développement. Le développement involontaire et spontané du niveau 3 est remplacé par un examen délibéré, conscient et dirigé par soi-même, de la vie de la personne du point de vue multi-niveaux. Ce niveau est caractérisé par la désintégration à niveaux multiples, organisée et systématique. Les principaux dynamismes qu'on y rencontre sont : un niveau élevé de perception et de connaissance de soi, l'empathie, l'identification partielle avec autrui, le « sujet-objet » en soi-même, la transformation psychique interne, le troisième facteur, l'éducation de soi et l'autopsychothérapie. L'empathie est faite de sympathie avec autrui et de compréhension d'autrui, d'empressement à aider le prochain ; elle ne comprend cependant aucune tendance à s'identifier avec les activités inférieures de ce prochain. Le « sujet-objet » en soi-même découle d'une observation de soi toujours alerte, et de la capacité de se juger d'un oeil critique et de changer de comportement si l'on découvre quoi que ce soit de répréhensible. Il arrive souvent que l'on s'arrête pour réfléchir et se corriger avant de repartir à neuf.
Ce niveau marque la véritable émergence du troisième facteur, décrit par Dabrowski comme un facteur autonome « de choix conscient (évaluation), par lequel on affirme ou rejette certaines qualités en soi et dans son environnement ». La personne réexamine consciemment son système de croyance existant et essaye de remplacer les vues et réactions automatiques et de bas niveau par des idéaux soigneusement pensés, étudiés et choisis. Ces nouvelles valeurs vont se refléter de plus en plus dans le comportement de la personne. Le comportement va devenir moins réactif, moins automatique et plus réfléchi au fur et à mesure que les choix comportementaux passent sous l'influence des idéaux que la personne a choisis.
Les moeurs sociales sont réexaminées et ré-acceptées par une internalisation consciente lorsque l'individu pense que c'est approprié. De même, lorsque la personne sent que c'est adéquat, une valeur sociale réexaminée peut être rejetée pour être remplacée par une valeur alternative qui est perçue par soi comme étant plus élevée. L'orientation sociale personnelle en vient à refléter une grande responsabilité basée sur des facteurs tant intellectuels qu'émotionnels. Aux niveaux les plus élevés, « les individus de ce genre se sentent responsables de la réalisation de ce qui est juste et de la protection d'autrui contre le mal et l'injustice. Leur sentiment de responsabilité s'étend à presque tout ». Ce point de vue résulte du fait de voir la vie par rapport à sa hiérarchie de valeurs (la vue à plusieurs niveaux) et de l'appréciation résultante de la possibilité de la façon dont la vie pourrait être, et devrait être, vécue. Les désaccords avec le monde (niveau inférieur) sont exprimées avec compassion dans le fait de faire ce qui peut être fait pour contribuer à atteindre ce qui « devrait être ».
Compte tenu de leur vision authentiquement pro-sociale, les personnes qui atteignent un haut niveau de développement élèvent également le niveau de la société dans laquelle ils sont. Ici, la vision pro-sociale ne consiste pas simplement à soutenir l'ordre social existant ; c'est une véritable culture d'interactions sociales fondées sur des valeurs plus élevées. Ces positions entrent souvent en conflit avec le statu quo d'une société de plus bas niveau (inadaptation positive). En d'autres termes, être inadapté à une société de bas niveau est une caractéristique positive.