30 juin 2018

Sur un prélude de Bach

Pause musicale. Hommage à Maurane avec cette très jolie chanson : "Et les cargos lourds que l´on rafistole...Et les chagrins lourds, les peines qu´on bricole...J´ai pris les remorqueurs pour des gondoles...".


Lorsque j´entends ce prélude de Bach
Par Glen Gould, ma raison s´envole
Vers le port du Havre et les baraques
Et les cargos lourds que l´on rafistole
Et les torchères, les grues patraques
Les citernes de gasoil

Toi qui courais dans les flaques
Moi et ma tête à claques
Moi qui te croyais ma chose, ma bestiole
Moi je n´étais qu´un pot de colle

Lorsque j´entends ce prélude de Bach
Par Glen Gould, ma raison s´envole
Et toutes ces amours qui se détraquent
Et les chagrins lourds, les peines qu´on bricole
Et toutes mes erreurs de zodiaque
Et mes sautes de boussole

Toi, les pieds dans les flaques

Moi, et ma tête à claques
J´ai pris les remorqueurs pour des gondoles
Et moi, moi je traîne ma casserole

Dans cette décharge de rêves en pack
Qu´on bazarde au prix du pétrole
Pour des cols-blancs et des corbacs
Qui se foutent de Mozart, de Bach

J´donnerais Ray Charles, Mozart en vrac
La vie en rose, le rock´n roll
Tous ces bémols et tous ces couacs
Pour Glen Gould dans c´prélude de Bach.

De la liberté

Selon le psychologue existentialiste américain Rollo May, la liberté est complexe lorsque nous acceptons les réalités de la vie, non par nécessité aveugle, mais par choix. Ce qui veut dire que l'acceptation de nos limites n'est pas du tout un renoncement, mais peut et doit être un acte constructif de liberté. Et un tel choix aura plus de résultats créatifs pour l'individu que s'il avait eu à lutter contre aucune limitation dans sa vie.

La personne qui est dévoué et fidèle à la liberté ne perd pas de temps à se battre contre la réalité. Au lieu de ça, comme le fait remarquer Søren Kierkegaard, il "loue et encense la réalité". Ainsi, la liberté n'est pas une question de dire "oui" ou "non" face à une décision spécifique, c'est le pouvoir de nous modeler et de nous créer nous-mêmes. La liberté est la capacité, comme le dit Friedrich Nietzsche, "de devenir ce que nous sommes vraiment."

19 juin 2018

La pensée élargie

Emmanuel Kant, dans le sillage de Jean-jacques Rousseau, proposa l'idée cruciale de "pensée élargie" comme sens de la vie humaine. La pensée élargie, c'est le contraire de l'esprit borné, c'est la pensée qui parvient à s'arracher à sa situation particulière d'origine pour s'élever jusqu'à la compréhension d'autrui.

Pour donner un exemple simple, lorsque vous apprenez une langue étrangère, il faut tout à la fois que vous vous éloigniez de vous-même et de votre condition particulière de départ, par exemple le français, pour rentrer dans une sphère plus large, plus universelle,où vit une autre culture et, sinon une autre humanité, du moins une autre communauté humaine que la vôtre.

En s'arrachant à ses particularités initiales, on entre donc dans plus d'humanité. En apprenant une autre langue, vous pouvez non seulement communiquer avec un plus grand nombre d'humains, mais vous découvrez aussi, à travers le language, d'autres idées, d'autres formes d'humour, d'autres modalités du rapport à autrui et au monde. Vous élargissez votre vision et vous repoussez les bornes naturelles de l'esprit rivé à sa communauté - qui est l'archétype de l'esprit borné.

18 juin 2018

Miroirs

 Trois citations sur l'image de soi :

“Les miroirs feraient bien de réfléchir un peu plus avant de renvoyer les images.”
Jean Cocteau

“Je ne suis qu'un ensemble de miroirs, reflétant ce que chacun attend de moi.”
I’m just a collection of mirrors, reflecting what everyone else expects of me.
Rollo may

“Vous utilisez un miroir pour voir votre visage. Vous utilisez les oeuvres d'art pour voir votre âme.”
You use a glass mirror to see your face; You use works of art to see your soul.
George Bernard Shaw

10 juin 2018

Poème de Dabrowski

Kazimierz Dabrowski était un psychologue, psychiatre, médecin, écrivain et poète. Il laisse ce poème sur la névrose. A lire attentivement !

Je vous salue névrosés !
Parce que vous êtes sensibles dans un monde insensible, n’avez aucune certitude dans un monde pétri de certitudes.
Parce que vous ressentez les autres comme si ils étaient vous-mêmes.
Parce que vous ressentez l’anxiété du monde et son étroitesse sans fond et sa suffisance.
Parce vous refusez de vous laver les mains de toutes les saletés du monde, parce que vous craignez d’être prisonniers des limites du monde pour votre peur de l’absurdité de l’existence.
Pour votre subtilité à ne pas dire aux autres ce que vous voyez en eux.
Pour votre difficulté à gérer les choses pratiques et pour votre pragmatisme à gérer l’inconnu,  pour votre réalisme transcendental et votre manque de réalisme au quotidien.
Pour votre sens de l’exclusivité et votre peur de perdre vos amis proches, pour votre créativité et votre capacité à vous extasier.
Pour votre inadaptation à « ce qui est » et votre capacité d’adaptation à « ce qui devrait être », pour toutes vos capacités inutilisées.
Pour la reconnaissance tardive de la vraie valeur de votre grandeur qui ne permettra jamais l’appréciation de la grandeur de ceux qui viendront après vous.
Parce que vous êtes humiliés alors que vous veillez à ne pas humilier les autres, parce que votre pouvoir immense est toujours mis à bas par une force brutale; et pour tout ce que vous êtes capable de deviner, tout ce que vous n’exprimez pas, et tout ce qui est infini en vous.
Pour la solitude et l’étrangeté de vos vies.
Soyez salués!

9 juin 2018

Les parents

Je viens de lire un livre intéressant sur le rôle des parents dans notre comportement d'adultes : "Your inner child of the past" (notre enfant intérieur du passé - 1963) de W. Hugh Missildine. Ce livre a aidé beaucoup de lecteurs à identifier et à gérer leurs problèmes d'adultes causés par les comportements perturbants des parents durant leur enfance. Je reviendrai en détail dans d'autres billets sur ce livre, mais voici un avant-goût de ce que l'auteur (psy) a identifié comme causes à effets.

Si vous parents étaient...perfectionistes, vous avez pu devenir un adulte sans cesse préoccupé de vous surpasser physiquement, intellectuellement et socialement.

Si vous parents étaient...soumis, vous avez pu devenir impulsif, coléreux, insensible aux droits des autres.

Si vous parents étaient...trop indulgents, vous avez pu devenir une personne qui s'ennuie, incapable de prendre l'initiative, de persévérer et de mener à terme un effort individuel.

Si vous parents étaient...punitifs, vous avez pu devenir méchamment revanchard.

Si vous parents étaient...négligeants, vous avez pu devenir anxieux, solitaire, incapable de vous sentir proche des autres.

Si vous parents étaient...sexuellement provocants/attirants, vous avez pu devenir obsédé par le sexe et déçu par les relations intimes.

C'est un livre qui m'a aidé à avancer dans mon développement personnel et à fermer un dossier sensible qui est celui des relations parents/enfants. En début d'année, un conseil m'a parlé de mes rapports avec mes parents qui pourraient être à l'origine de blocages psychologiques chez moi. En y regardant de plus prêt, je me suis aperçu que j'avais été négligé en tant qu'enfant par mes parents. C'est très dur de prendre conscience de ça, car mes parents ne sont pas des tortionnaires, loin de là, mais ils ont par leurs comportements étouffé l'enfant que j'étais pour le bien des conventions familiales, par lâcheté et aussi peut-être en pensant bien faire. Je ne détaille pas ici les faits, mais ils n'ont jamais poussé l'enfant que j'étais à faire ce qu'il aimait et à exprimer ses émotions, mais ils m'ont plutôt forcer à me plier aux règles des uns et des autres.

J'ai appris ces derniers mois que les parents pouvaient causés des dégâts dans le développement d'un être. Je vous invite à lire mes billets sur Alice Miller qui a étudié les rapports parents/enfants.


Les parents ne sont pas foncièrement les meilleurs alliés dans notre dévelopement personnel. Il y a sûrement une partie inconciente de leur part, qui leur vient de leur propre enfance. Les parents veulent notre "bien" en nous modelant à ce que la société veut de nous. L'idée, c'est qu'en étant modéré, poli, flexible, commun, on a plus de chance d'avoir une vie normale. En faisant çela, ils construisent le masque que l'on doit porté toute sa vie, le faux soi qui nous...détruit à petit feu.

Ce que j'ai apprisces derniers mois, c'est à pardonner à me parents et à continuer ma route. Si je suis anxieux, solitaire, incapable de me sentir proche des autres, c'est que je me suis senti négligé dans ma vie passée, mais à présent que j'en connais la cause, j'y remedie en construisant tous les jours la meilleure version de moi-même.