1 octobre 2017

Le noble chemin

Le but du développement personnel c'est de devenir son propre dieu, son propre gourou. Ce n'est pas de la mégalomanie. Un gourou désigne communément en Occident un maître à penser. En Inde, le gourou (du sanskrit गुरु guru) est un enseignant, un précepteur, un maître. Être son propre gourou, pour moi, c'est vivre selon ces valeurs profondes, en accord avec sa personnalité. Je parle ici de valeurs humanistes bien sûr.

Un esprit libre est en quelque sorte son propre maître à penser. Dans notre société, la religion apaise l'esprit, mais éloigne souvent de ce que nous sommes vraiment. La religion agit alors comme le fond les drogues, elle nous éloigne de nous. On est pratiquant en suivant des règles établies, mais finalement on est de moins en moins spitiruel. Nous répondons alors à des règles extérieures. Le pratiquant se met au service de son gourou. Parfois, des esprits profonds arrivent à raccorder cette croyance avec la personnalité qui se niche au fond d'eux. Cependant, la plupart des gens trouvent surtout du réconfort dans une communauté, en mettant entre parenthèse ou aux oubliettes, ce qui devrait être la vraie quête de la vie: Qui sommes-nous vraiment ? Quelle est notre vraie personnalité ?

Je crois qu'il est important d'être conscient de l'emprise que peut avoir la religion, les idées politiques, les courants de pensées sur nous. Ceci dit, on peut piocher avec parcimonie des inspirations fulgurantes et rafraîchissantes qui nous permettent d'avancer dans notre quête de vie.

Le Bouddhisme est définitivement une religion (*) qui apporte des clés pour le développement de soi. Le Bouddha Siddhartha Gautama a défini le "noble chemin" (ou "sentier octuple") comme le moyen d'atteindre l'illumination. On le surnomme également le chemin du milieu car il évite les deux extrêmes de l'ascétisme et de l'indulgence hédonistique. Voici donc les qualités qu'une personne éclairée doit mettre en pratique:

-la vision juste:
-la pensée juste:
-la parole juste;
-l'action juste;
-la profession juste;
-l'effort juste;
-la pleine conscience;
-la concentration.

Sans être bouddhiste, je dois avouer que ces qualités sont ceux sur lesquelles je travaille constamment. À chaque instant de ma vie. Et ce n'est pas facile ! (*) Ceci n'est pas du prosélytisme bien sûr.

23 août 2017

Lullaby

Pause musicale. Une berceuse (lullaby) signée The cure. Une merveille de créativité et de rêverie.


I spy with my little eye
Something beginning with S
On candy stripe legs the spiderman comes
Softly through the shadow of the evening sun
Stealing past the windows of the blissfully dead
Looking for the victim shivering in bed
Searching out fear in the gathering gloom and suddenly!
A movement in the corner of the room!
And there is nothing I can do
When I realize with fright
That the spiderman is having me for dinner tonight!

20 août 2017

Douance et haut potentiel

D'aucuns comparent le surdoué à un zèbre (Vous avez dit zèbres ?), d'autres à une forêt humide (Rainforest Mind). Pour ma part, j'aime bien le mot douance et l'expression haut potentiel.

La douance.
Ce terme vient du Canada et sert à désigner les enfants ou les adultes dont les capacités intellectuelles dépassent la norme établie. J'utilise beaucoup ce mot car il est neutre. Il veut rien dire a priori. Les initiés le comprennent, les autres cherchent encore. On dirait un terme immobilier, entre une location et un viager. On pourrait penser à une maladie orpheline. Un mal chronique et rare. Enfin, il me plait car il ne sous-entend rien d'extraordinaire comme "précoce", "doué" ou "surdoué". Je m'approprie ce mot sans culpabilité, ni supériorité vis-à-vis des autres.

Le haut potentiel.
Du latin potentialis (« de puissance »). Qui est en puissance (par opposition à effectif ou factuel. Capacité à faire, supposée mais pas encore réalisée. Ces deux mots associés sont intéressants. Le potentiel, c'est quelque chose en gestation, en sommeil, qui peut se reveler, une possibilite ou non qu'une force se réalise. L'adjectif "haut" s'ajoute à cette probabilité et promet des sommets. L'aspect intéressant de l'appelation "haut potentiel" est que cela peut arriver et être magnifique, mais que cela peut aussi ne pas arriver et être alors tragique. Il faut révéler ce potentiel. Pour cela il faut travailler sur soi, rester motivé, quoiqu'il arrive et passer à l'action. Rien n'arrive automatiquement et systématiquement.

17 août 2017

L'homme-caméra

Stephen Wiltshire est un artiste anglais, né à Londres en 1974. Autiste doté d'une mémoire (mémoire photographique ou mémoire absolue), Stephen est capable de dessiner des paysages dans les moindres détails après les avoir visualisés pendant quelques minutes. Des capacités extraordinaires qui lui ont valu le surnom d'homme-caméra. Stephen a survolé la ville de New-York en hélicoptère pendant vingt minutes. C'est plus qu'il n'en faut pour ce génie qui, une fois redescendu sur terre, a réussi l'exploit de dessiner la ville au détail près, avec chaque bâtiment exquissé à l'échelle, uniquement grâce à sa mémoire. Stephen a également dessiné Rome, Hong-Kong, Madrid ou encore Londres de la même manière, en dessinant seulement de " tête ". Impressionnant !


La dysphasie

La dysphasie se définit comme une pathologie congénitale, durable et primaire, impliquant un trouble de l’apprentissage et du développement du langage : le dysphasique subit une altération de sa capacité à parler oralement ou par signes, et de ses capacités de compréhension de la langue parlée. L’enfant dysphasique éprouvera donc des difficultés à comprendre ce qu’on lui dit, mais aussi à s’exprimer alors même qu’il possède le vocabulaire pour le faire.

L’étymologie du terme dysphasie est grecque et accole le préfixe dys (« mauvais, erroné, difficile ») au radical grec phasis (« parole, langage »). « Dysphasie » signifie donc « mauvais langage » et/ou « parole difficile ». On considère qu’environ 2% de la population présente des troubles dysphasiques, en très grande majorité des garçons.

Il existe trois grandes catégories de symptômes dysphasiques.
La dysphasie expressive : Elle se traduit par une altération des capacités d’expression. Les symptômes seront alors concentrés sur l’élocution : paroles incompréhensibles, mots isolés sans connecteurs logiques, discours de type télégraphiques
La dysphasie réceptive : Elle se traduit par une altération des capacités de compréhension. La compréhension des messages oraux sera incomplète, on observera une grande difficulté à « trouver le mot juste », ou « à trouver le mot », certains discours seront incohérents (par exemple substitution de mots n’ayant pas la même définition). Enfin l’écriture sera très difficile.
La dysphasie syntaxique : Elle se traduit par une désorganisation de la syntaxe grammaticale de la phrase. Les phrases seront mal structurées et formulées en style télégraphique avec de potentiels manques de mots.

On distingue généralement cinq types principaux de dysphasie :
La dysphasie phonologico-syntaxique.
C’est la forme la plus fréquente de dysphasie : l’enfant comprend mieux qu’il ne s’exprime.
La dysphasie lexico-sémantique.
Sous cette forme, l’enfant aura des difficulté à trouver ses mots et éprouvera des difficultés particulières pour dénommer, raconter une histoire, commenter un texte ou un récit.
La dysphasie sémantico-pragmatique.
Cette forme de dysphasie se caractérise généralement des autres par le fait que l’enfant atteint présentera une excellente mémoire auditive, peu de troubles de l’élocution et un vocabulaire relativement riche. Néanmoins, le langage ne véhiculera que peu d’idée et semblera décorrélé du contexte et globalement assez peu compris (alors même qu’il est prononcé).
La dysphasie phonologique.
Dans ce type de dysphasie, on retrouvera principalement des difficultés d’élocution.
La dysphasie réceptive.
la dysphasie réceptive consiste principalement en une incapacité à reconnaître les sons du langage. A cela s’ajoute une parole très rare voir absente qui nécessite une communication par signes, gestes ou onomatopées.

Il ne faut pas cacher que c’est un trouble lourd. Après 5 ans, la rééducation est impérative et intensive.

5 août 2017

Blow Out

J'ai regardé un superbe film hier : "Blow Out". C'est un thriller américain (Brian De Palma - 1981) avec John Travolta, Nancy Allen et John Lithgow. Il raconte comment un ingénieur du son, témoin d'un accident qui a coûté la vie à un candidat à l'élection présidentielle, cherche à prouver qu'il s'agit en fait d'un assassinat au moyen de l'enregistrement sonore qu'il a fait de l'accident.

Je le recommande vivement (*). Le personnage de John Travolta est passionnant. Une scène du début du film est vraiment intéressante car elle pointe un trait du surdoué qui est l'extrème sensibilité sensorielle. Cette faculté à entendre/prêter attention à plus de choses que la moyenne des gens. Comme si nos antennes étaient plus puissantes. Cela nous joue des tours en nous distrayant et en nous déconcentrant. Dans le film, Travolta fait des prises de sons extérieurs de nuit. Avec un micro hyper-puissant, il écoute là un couple sur le pont, puis un crapaud au bord de l'eau, et également un hibou perché sur une branche... https://www.youtube.com/watch?v=4p83Nn5pDCQ

Ce film est un petit bijou de réalisation. Un des fils conducteurs du film (la recherche d'un cri de terreur) révèle dans un twist émouvant et tragique la quête du créatif qui se sert de sa vie et de ses douleurs pour exprimer avec talent son art.

3 août 2017

Laisser le temps au temps

Après avoir pris conscience de sa douance, il faut laisser le temps au temps. Bien que la conscience de soi soit une grande étape vers la découverte et la reconstruction de soi, la pleine réalisation de soi prend du temps. Chaque personne a ses propres expériences de vie et ses propres bagages à porter. Le temps pour nettoyer et surpasser ses souffrances/ses déceptions peut être plus ou moins long.

Beaucoup trop de surdoués vivent dans leur tête. Ils réfléchissent, ils discutent, ils échangent, ils élaborent, mais oublient une chose importante: il faut passer à l'action. D'aucuns écrivent ou chantent, d'autres créent une association ou enseignent, quoiqu'ils fassent, ils font. Il faut faire. Ce n'est pas en vivant avec ses idées que l'on s'épanouit. Les gens ne vont pas nous aimer pour ce que nous sommes. Car nous sommes invivables à vrai dire. Ce n'est qu'en délivrant notre message, en accouchant de nos idées que nous seront aimés. Car nous sommes "le sel de la terre" (*).

(*) "La magnifique et lamentable famille des nerveux est le sel de la terre" -Marcel Proust-

2 août 2017

Le génie des oiseaux (3)

"Un oiseau nommé Blue a un problème. À côté de lui, sur une table, dans sa volière, il y a un tube en plastique avec un morceau de viande à l'intérieur, hors de portée de son bec. Blue est un corbeau de Nouvelle-Calédonie, un oiseau connu pour son merveilleux savoir-faire pour fabriquer des outils et son talent pour résoudre les problèmes. Blue examine la situation, saute autour du tube et regarde à l'intérieur,. Il se pose au sol de la volière et donne des coups de bec à différents objets dispersés…des feuilles, des branches minuscules, un morceau de plastique, mais apparemment il ne trouve pas ce qu'il cherche. Puis, il vole vers un bouquet de petites branches dans un pot posé sur la table et il se perche, en tournant la tête vers la droite puis vers la gauche, il examine ses options. Il choisit une brindille, la détache de la branche à laquelle elle est attachée, et enlève tous les petits bourgeons. Maintenant, il a un joli bâton droit, un parfait outil pour travailler. Il enfile alors le bâton dans le tube et harponne la viande, puis la mange...".

"...Regarder Blue fabriquer le parfait petit outil à partir d'une brindille est une merveille. Dans la nature, ces corbeaux fabriquent des outils élaborés à partir de bâtons, de feuilles et autres matériaux, qu'ils utilisent pour attraper les larves et les insectes qui se cachent dans les trous et les cavités. Les corbeaux voyagent avec leurs outils, suggérant qu'ils les valorisent. Ils reconnaissent un bon outil quand ils en voient un et le gardent pour le réutiliser. Beaucoup d'animaux utilisent des outils. Mais peu font des outils élaborés. En fait, seulement quatre groupes d’animaux sur la planète créent leurs propres outils complexes: les humains, les chimpanzés, les orang-outans et les corbeaux de Nouvelle-Calédonie. Et encore moins font des outils qu'ils gardent et réutilisent...".

"...Ainsi, les corbeaux de Nouvelle-Calédonie se distinguent. La premiere fois que j'ai vu l'intelligence du corbeau de Nouvelle Calédonie en action c'était le long d'une route dans le sud de la Nouvelle Calédonie. Quatre ou cinq familles de corbeaux étaient regroupés dans les arbres, passant de branche en branche. Ils étaient bruyants. Quelqu'un avait abandonné des ordures au bord de la route, et les oiseaux volaient autour, marchaient parmi les détritus et triaient les déchets. Mais soudain, nous avons entendu un bruit sec sur le trottoir derrière nous. Nous nous sommes retournés et avons remarqué plusieurs corbeaux dans les arbres au-dessus de la route. Un corbeau perché sur une branche fourchue surplombant le trottoir, relâcha une noix de son bec qui se brisa bruyamment sur le sol, puis il plonga pour récupérer le contenu de la coquille cassée. Non seulement les corbeaux brisent les noix de cette façon, mais les plus gourmands font la même chose pour casser la coquille des escargots sur le lit rocailleux des ruisseaux assèchés de la forêt tropicale. La corneille noire, elle, utilise les voitures qui passent pour écraser les noix les plus dures...".

"...Un autre exemple sidérant. Au Japon, des corbeaux utilisent les voitures, le passage piétons et les feux rouges et les feux verts pour obtenir ce qu’ils veulent : déguster des noix sans effort..." https://www.youtube.com/watch?v=BGPGknpq3e0

(*) The Genius of Birds – Jennifer Ackerman 

31 juillet 2017

Les fonds d'atelier

Découvrir le processus créatif d'un artiste est si enrichissant. On rentre dans son imaginaire et sa structure mental. Chaque personne ordonne les mots, ses idées d'une façon qui la rend unique et précieuse. Cela peut étonner, surprendre et dérouter mais pour le créatif, ces travaux préparatoires sont évidents et coulent de source. Ce sont les fonds d'atelier. Ceux de Picasso sont merveilleux. Ceux d'Yves Saint Laurent aussi. Voila ceux de Jacques Prévert.

À ses heures, Jacques Prévert était aussi un auteur de bandes dessinées. Avant de s’attaquer à la mise en forme d’un scénario, il composait une planche préparatoire à partir d’une grande feuille de papier. Un brouillon qu’il découpait en rubans horizontaux et déployait pour faire vivre ses personnages avant de se plier aux contraintes plus formelles de l’écriture pour le cinéma. Sur cette grande page, il laissait courir son imagination et jetait pêle-mêle définitions, dessins, graffitis, ébauches de croquis, amorces de dialogues. Un singulier document à tiroirs, plein de trouvailles et de facéties. Pour définir cette approche, l’historien du cinéma Bernard Chardère avance le joli terme de « synopsis enluminé ».

Pour en savoir plus : https://www.fykmag.com/montricher-jacques-prevert-images-a-la-fondation-jan-michalski

28 juillet 2017

Se découvrir

La découverte de soi et le développement personnel sont les plus belles aventures d'une existence. C'est un travail/un voyage intérieur qui nous fait sortir d'une zone de confort et nous entraîne dans de nouveaux territoires. Notre langage change, les mots sont plus précis et profonds, moins superficiels. Ils créent des malentendus/des malaises/des ruptures avec nos interlocuteurs. Notre visage change, nos expressions suivent nos tourments/nos révélations intérieures.

On suit sa destinée. Personnellement, j'ai l'impression de m'être arraché à moi-même. À une vie tracée d'avance. On sort du rail, on déraille, pour suivre notre chemin de vie. Au départ, on en est arrivé là, par accident (de la vie) - divorce, décès. Puis, on comprend petit à petit qu'il existe une autre voie, plus authentique, plus vraie, qui sonne plus juste avec notre moi intérieur, à l'unisson avec nous. 

Bien sûr, le développement personnel est une activité exigeante, il demande de l'attention et de la continuité, de l'endurance pour aller dans la bonne direction. Les forces en présence nous poussent vers la situation antérieure. Plus sûre et confortable, mais si dommageante pour notre psyché/notre bien-être. Il faut s'accrocher et continuer son développement. S'adapter, c'est accrocher nos rêves à une ancre. Alors, en avant !

Un homme, un projet

La Réserve animalière des monts d’Azur, c’est bien plus qu’un parc zoologique classique. Première Réserve d’animaux de ce type créée en Europe, elle propose autant de faire découvrir au public une faune diversifiée et sauvage que de permettre à cette diversité de s’exprimer dans 700 hectares de nature préservée. Bisons, chevaux de Przewalski, cerfs et autres ongulés mais également carnivores et oiseaux divers (comme les aigles et les vautours) se partagent le territoire sauvage que forme cette réserve d’animaux en France.

C'est le projet d'une vie, celui de Patrice Longour. Après dix ans d’un combat épuisant contre la bureaucratie, contre les sceptiques, après la vente de sa clientèle puis de sa villa, Patrice Longour, infatigable vétérinaire, a convaincu sa jeune femme de le suivre. Il a rameuté ses amis, il a séduit des investisseurs, il a bousculé l’administration, il a même intéressé un ministre de l’Ecologie. Son idée de réserve, il est allé la pêcher en Afrique, au Botswana exactement, où durant de longues années il a milité pour la protection du delta de l’Okavango.

La Réserve : https://www.youtube.com/watch?v=1tgWru0JRmQ

La statue intérieure

François Jacob (1920-2013) fut Prix Nobel de médecine en 1965 pour ses travaux sur le contrôle génétique des synthèses enzymatiques et virales, il avait combattu avec les Forces françaises libres pendant la seconde guerre mondiale. Auteur de nombreux livres, il fut l'un des rares scientifiques admis à l'Académie française. "Enfant, j'ai parfois rêvé d'être un autre", racontait-il dans "La statue intérieure", un ouvrage autobiographique.

"Je porte ainsi en moi, sculptée depuis l'enfance, une sorte de statue intérieure qui donne une continuité à ma vie, qui est la part la plus intime, le noyau le plus dur de mon caractère: Cette statue, je l'ai modelée toute ma vie. Je lui ai sans cesse apporté des retouches. Je l'ai affinée. Je l'ai polie. La gouge et le ciseau, ici, ce sont des rencontres et des combinaisons. Des rythmes qui se bousculent. Des feuillets égarés d'un chapitre qui se glissent dans un autre au calendrier des émotions. Des terreurs évoquées par ce qui est toute douceur. Un besoin d'infini surgi dans les éclats d'une musique. Tous les émois et les contraintes, les marques laissées par les uns et les autres, par la vie et le rêve."

"Faute d'être médecin, il me fallait un autre destin. Je ne savais que faire. Je voulais tout faire. Pas la moindre vocation. Une totale vacance d'esprit et de goût. Prêt à tout et à rien. Capable de tout et de rien". Jeune, il annonce ses intentions: "Si Dieu n'existait pas, il fallait s'en passer. Le ciel vidé, il y avait une terre à remplir et c'était à moi de la remplir. Un monde à construire et c'était à moi de le construire". Dans la statue intérieure, il laisse surtout ce message à ceux qui forment la longue chaîne de chercheurs: "C'est à nous de plaquer les accords, d'écrire la partition, de faire jaillir la symphonie, de donner aux sons une forme que, sans nous, ils n'ont pas".

20 juillet 2017

Rainforest Mind

"Qu'est-ce qu'un esprit Rainforest ? Imaginez que les personnes soient des écosystèmes, vous pouvez imaginer certaines comme des prairies, d’autres comme des déserts, ou comme des montagnes ou d’autres encore comme des forêts humides (rainforest). Bien que tous les écosystèmes soient beaux et contribuent ensemble à l’équilibre de notre environnement, les forêts humides sont particulièrement complexes : multicouches, sensibles, colorées, intenses, fragiles, envahissantes et mystérieuses. On peut dire qu’une forêt humide cache plus de complexité et de secrets qu’une prairie ou un champs de ble. La forêt humide n’est pas un meilleur écosystème, elle est simplement plus compliquée. Elle apporte également une contribution essentielle à la planète quand elle peut être elle-même, et non dévastée pour ses richesses (bois). Le terme «Rainforest Mind» comprend plus que simplement la pensée, la connaissance ou le cerveau. Il comprend le cœur, l'âme, le corps et l'esprit. La douance ne concerne pas uniquement une acuité mentale ou une capacité cognitive. Ce n'est pas seulement à propos de réalisation. Dans ma pratique et dans la littérature sur les surdoués, la douance est définie comme un ensemble de caractéristiques, comprenant la sensibilité, l'empathie et le perfectionnisme. Cela peut inclure, ou non, des diplômes, des réalisations ou la célébrité. De grandes réalisations peuvent se produire, mais pas nécessairement." Your Rainforest Mind: A Guide to the Well-Being of Gifted Adults and Youth - Paula Prober

Le terme "Rainforest Mind" est pertinent. Comme l'est celui de "zèbre". On compare la douance/un surdoué à un écosystème ou à un animal. Cela permet d'avoir une idée de la complexité ou de l'originalité du surdoué. Il identifie aussi un terme à son inventeur (Rainforest Mind avec Paula Prober, Zèbre avec Jeanne Siaud-Facchin). J'ai déjà développé les limites du terme "zèbre" (Vous avez dit zèbres ?). À propos de Rainforest Mind, je dirais que si je devais me comparer à un écosystème ou à un endroit géographique, je me comparerais à une île du Pacifique. Je pense à la grande île d'Hawaii ("Big Island"). Elle possède la plupart des climats de la terre, sous forme de microclimats. On y trouve un versant ensoleillé toute l'année, une partie pluvieuse, des volcans en activité, un désert, la neige, le vent...etc. Pour moi, la douance c'est ça dans une seule personne. Tout est là, un mélange de complexité, de ressources et de simplicité aussi. Prêts à être découverts et révélés aux autres.

18 juillet 2017

La pariedolie

Une paréidolie (du grec ancien para-, « à côté de », et eidôlon, diminutif d’eidos, « apparence, forme ») est une sorte d’illusion d’optique qui consiste à associer un stimulus visuel informe et ambigu à un élément clair et identifiable, souvent une forme humaine ou animale. C'est cette étonnante capacité du cerveau humain à « donner du sens » là où il n'y en a pas réellement, et dont les mécanismes cognitifs sont encore mal connus.

Plus généralement, la pariedolie permet de saisir que toute perception est construction : c’est le sujet qui donne du sens à des stimulis perceptifs. Les exemples dans la vie courante sont légions : formes familières dans les nuages et dans diverses taches et objets. Il arrive ainsi que des personnes observent dans leur environnement des formes qui leur paraissent signifiantes. Ce phénomène est fréquent dans les photographies.

Le phénomène de paréidolie s’avère parfois très troublant pour certaines personnes, qui peuvent par exemple le considérer comme le signe d’un défunt. Quelle que soit au final l’explication de ce phénomène, il est donc souvent important de tenter d’en saisir le sens pour la personne, au-delà de son caractère étrange.

Bref, cette faculté découle possiblement d'un avantage évolutif ayant mené à une hypersensibilité à détecter une présence, qui favorise la survie mais pas nécessairement la précision. Ainsi, par exemple, les erreurs se font presque toutes dans la même « direction » : des faux positifs (reconnaître une présence qui n'est pas là) plutôt que des faux-négatifs (ne pas reconnaître une présence).

À la différence des autres illusions d'optiques, qui découlent des lois universelles de la perception humaine, chacun peut, dans le cas des paréidolies, voir une chose différente. L'humain a tendance à deviner notamment des visages dès qu'un objet y ressemble. Les attentes, les prédispositions, la culture de chacun a un impact sur ces « projections ». Ainsi, par exemple, le test de Rorschach est basé sur cette fonction cognitive. Les paréidolies relèvent donc de phénomènes cognitifs complexes.

Leonard de Vinci a également écrit sur la paréidolie, comme un outil artistique et poétique : "Si vous regardez tous les murs tachetés de diverses taches ou avec un mélange de différents types de pierres , si vous êtes sur le point d’inventer une scène que vous serez en mesure de voir une ressemblance avec divers paysages différents ornés de montagnes, rivières, rochers , arbres , plaines, vallées larges et divers groupes de collines", écrit-il dans ses notes.

17 juillet 2017

La magie du chat

Je n'ai pas de chat actuellement. Cependant, j'en ai eu. Je me souviens qu'il m'ont appris une chose fascinante. Ils m'ont appris ce qu'est une aura, cette atmosphère qui entoure certains êtres, comme un charisme qui se dégage d'une présence et envahit une pièce.

J'en ai parlé à mon entourage, et tout le monde m'a confirmé avoir vécu cette sensation fascinante. Je contextualise. Je suis assoupi dans mon lit, en fin de soirée, au milieu de la nuit ou au petit matin, et je sens la présence d'une entité. Je ne la vois pas, mais elle est là et me regarde sûrement. Avec l'habitude, je sait que c'est mon chat et qu'il va, à un moment donné, sauter sur le lit pour se coucher. Mais, cette présence est fascinante. On ne la voit pas, on ne la sent pas, mais elle se manifeste par une énergie qui envahit la chambre.

Je suis quelqu'un de rationnel et ne partage ici qu'une observation personnelle, mais pour ceux qui croient en la magie et en l'ésotérisme. L'article qui suit pourrait vous intéresser : http://www.espritsciencemetaphysiques.com/chats-vous-protegent-fantomes-esprits.html

Le masque que nous portons

Le vrai soi désigne l'image que le sujet se fait de lui-même et qui correspond effectivement à ce qu'il est et perçoit à travers une réaction adaptée. Le faux soi désigne une instance qui s'est constituée pour s'adapter à une situation plus ou moins anormale et contraignante. L'image qui est alors en cause est défensive et fonction de réactions inadaptées de l'environnement et est surtout représentative d'un rôle qu'on lui aurait imposé. Les rapports entre vrai soi et faux soi évoluent tout au long de la vie, en termes d'adaptation à l'environnement ou avec l'aide du travail thérapeutique.  On distingue cinq degrés d'organisation du faux self :

-À l'extrême, c'est le faux-soi que l'on prend pour la personne, le vrai soi inapparent restant dissimulé. Cependant, il manque au faux soi « ...quelque chose d'essentiel. ». Socialement la personne est ressentie comme fausse. Le faux soi a entièrement recouvert la personnalité, laissant en toute situation une impression de fausseté dans la relation. Le vrai soi est totalement dissimulé aux autres. L'individu souffre de la situation qu'il subit en société: la tension entre vrai et faux soi crée un handicap dans sa vie sociale.

-Le faux soi protège le vrai soi qui reste virtuel. C'est «..l'exemple le plus clair d'une maladie clinique organisée dans un but positif : la préservation de l'individu en dépit des conditions anormales de l'environnement». Le faux soi, pour préserver l'individu d'un environnement jugé nocif, maintient le vrai soi sous protection.

-Plus proche de la santé, le faux soi prend en charge la recherche des conditions qui permettront au vrai soi de « recouvrer son bien ». Son bien, à savoir son identité propre. Le faux soi tente de trouver une adaptation avec l'environnement pour permettre au vrai soi de s'exprimer.

-Encore plus proche de la santé, le faux soi «...s'établit sur la base d'identifications...». Des identifications tiennent lieu de faux soi. Le vrai soi parvient à s'exprimer relativement facilement à travers elles.

-Chez une personne en bonne santé, le faux soi est constitué de ce qui organise «...une attitude sociale polie, de bonnes manières et une certaine réserve». C'est cette politesse qui permet la vie en société. Le faux soi autorise l'expression en société par une attitude a priori polie, des manières sociales adaptées aux autres et respectant les conventions. Il établit le contact, maintient la distance et préserve l'intimité. Le vrai soi peut s'exprimer dès que l'individu le souhaite, et avec qui il le souhaite. Pour un surdoué, ce stade peut être entretenu par la mise en place d'une intelligence pratique ou "street smarts".

Le faux soi doit juste être un léger ajustement à la société. On respecte les conventions sociales en exprimant clairement et avec respect notre personnalité. Plus on cache sa vraie nature, plus on tend à se dédoubler (faux soi en société - vraie soi à la maison), voire à s'effacer (faux tout le temps). Il faut en être conscient.

14 juillet 2017

Vous avez dit zèbres ?

Jeanne Siaud-Facchin est psychologue clinicienne et psychothérapeute. Elle est connue pour son livre "Trop intelligent pour être heureux ? L’adulte surdoué". Dans ce livre, elle emploie le terme de Zèbre pour parler des enfants surdoués. Ce terme a été, depuis, repris par de nombreux parents d’enfants surdoués et par des surdoués eux-mêmes, afin d’éviter les terminologies habituelles, à savoir : Enfant intellectuellement précoce, surdoué et haut potentiel (HP).

Jeanne Siaud-Facchin a donc choisi le mot « zèbre » pour parler des individus possédant un fonctionnement intellectuel différent. L'idée est que le zèbre est le seul animal sauvage que l’homme n’a pu domestiquer, que son pelage rayé est destiné à jouer avec les ombres et la lumière pour mieux se dissimuler, puis soudain apparaître dans toute sa splendeur en se détachant, par ses rayures, de tous les autres animaux de la savane. On parle aussi d’un drôle de zèbre pour désigner un individu original, peu banal. OK, pourquoi pas !

Le seul problème pour moi, et il est crucial, est que le zèbre est quoi qu'on en dise facilement identifiable et localisable dans la savane (*). Tandis que le surdoué, surtout lorsqu'il est non diagnostiqué, est tout sauf reconnaissable dans la foule. Un oeil avisé peut, éventuellement, en le fréquentant ou en discutant avec lui avoir un indice sur l'existence d'une douance, mais à part ça, le surdoué est tout sauf identifiable, contrairement au zèbre. Et c'est, par ailleurs, une de ses souffrances principales : ne pas être reconnu à sa juste valeur par les autres.

Je comprends l'idée d'identifier les surdoués aux zèbres pour ne pas utiliser des termes trop prétentieux ou arrogants comme surdoués, HP, etc. Pour les enfants, il permet aussi de s'identifier à un animal élégant et original. Je comprends aussi l'idée d'associer un nom à une personne -zèbre et Mme Siaud-Facchin- cela permet astucieusement de créer une dynamique commerciale. Ce que je ne comprends pas, c'est que tout le monde utilise ce terme -avec l'aide de la presse complaisante- sans questionner la pertinence de l'association zèbre-surdoué, l'un est visible comme le nez au mileu du visage, l'autre est un véritable caméléon. Tiens, pourquoi pas caméléon alors ? 

Au fil de mes lectures sur les surdoués, essentiellement en anglais, la littérature française sur le sujet étant très pauvre, j'ai découvert d'autres associations d'images/d'idées comme zèbre-surdoué. Je détaillerai prochainement l'idée de "Rainforest Mind", ce que l'on peut traduire par "l'esprit forêt humide" (je sais, cela sonne moins bien en français).

(*) Au 19e siècle, l'écrivain Rudyard Kipling et le naturaliste Alfred Russel Wallace ont contribué à diffuser l'hypothèse selon laquelle les rayures du zèbre lui permettaient de mieux se fondre dans la savane. Cette hypothèse longtemps considérée comme crédible dans la communauté scientifique a toutefois été démentie au début du 21e siècle. L'hypothèse est formellement démentie en 2016. En fait, dans la savane, le zèbre est très visible, et il tendrait donc à se dresser comme une exception à la règle du camouflage. (source Wikipedia)

11 juillet 2017

Les colibris

Fascinants par leur taille minuscule, les colibris, qui passent de fleur en fleur pour trouver le nectar qui constitue l'essentiel de leur alimentation, sont capables d'un vol extrêmement performant et rapide. Battant des ailes plusieurs dizaines de fois par seconde, les « oiseaux-mouches », comme ils sont surnommés, sont les seuls oiseaux à savoir voler en marche arrière.


Cinq blessures qui empêchent d'être soi-même

Tout problème physique, émotionnel et mental proviendrait de cinq blessures principales : la trahison, le rejet, l'abandon, l'humiliation et l'injustice. Afin d'éviter la souffrance attachée à ces blessures originelles, nous nous créerions des masques qui nous permettraient de prétendre que nous ne sommes pas blessés par ces dites blessures.

Cependant, si ces masques nous ont permis de survivre et de nous adapter, enfant, à notre environnement, ces masques seraient aussi des obstacles à notre épanouissement personnel. Lorsque nous portons ces masques, nous ne sommes plus nous-mêmes. Nous finissons souvent par croire que ces masques empruntés sont partie intégrante de notre personnalité alors qu'ils ne sont, en fait, que des moyens mis en place pour nous protéger d'une souffrance que nous pensons, à tort, ne pas pouvoir supporter. S'ils sont une protection, pourquoi les abandonner ? Car, en plus d'empêcher d'être soi-même, ces masques seraient également le moyen le plus sûr d'entretenir nos blessures originelles.

Enfant, lorsque nous avons osé être nous-mêmes, agir comme bon nous semblait, nous avons vite compris que cela dérangeait le monde environnant. Nous en avons déduit qu'être soi n'était pas bien. C'est ainsi que nous nous sommes créés une nouvelle personnalité pour pouvoir, non seulement survivre, mais également être acceptés, voire aimés. La mise en place d'un masque suit quatre étapes :
- La première étape est celle où nous découvrons la joie d'être soi et de pouvoir agir.
- La deuxième étape correspond à la douleur ressentie lorsque nous nous apercevons que nous n'avons pas le droit d'être nous-mêmes..
- La troisième étape est celle de la crise, de la révolte et de la colère ressentie face à notre impossibilité de nous exprimer. Certaines personnes demeurent d'ailleurs enlisées toute leur vie à la troisième étape, c'est-à-dire un état de réaction continuelle.
- La quatrième étape est celle de la résignation et surtout de l'adaptation. Afin de réduire la douleur que l'enfant ressent, il fait le choix de se résigner et devient ce que les autres veulent qu'il soit ( performant, singe savant, séducteur, bouc émissaire, dépourvu d'émotion, enfant objet, etc.) Sa nouvelle personnalité (masque) est née.

Cependant, à chaque masque correspond une trahison de soi. Car si ces masques nous aident à prétendre ne pas être affectés, la blessure originelle, quant à elle, est toujours présente, malgré notre bonne volonté à l’enfouir au plus profond de notre inconscient. Il faut donc reconnaître ses masques. Bien que notre ego fasse tout ce qu'il peut pour ne pas nous laisser voir nos plus grandes blessures, tant que la blessure n'est pas guérie, elle se manifeste très facilement.

Car si l'adulte cherche, le plus souvent, un coupable à l'origine de sa souffrance, ce n'est pas ce que l'on vit qui fait souffrir, mais bien la réaction à ce que l'on vit, à cause de blessures non guéries. En plus d'être attiré par des personnes porteuses des mêmes blessures que soi, l'importance de nos masques, son épaisseur, serait à mettre en rapport avec le degré de la souffrance ressentie. Ainsi, plus nous avons souffert d'une blessure, plus le masque serait conséquent. Il est importance de porter son attention sur son ressenti plutôt que les mots et caractéristiques pour reconnaître la blessure qui nous touche le plus. 

9 juillet 2017

Le génie des oiseaux (2)

"La mésange (chickadee en anglais) est plus qu’un oiseau bavard et agile. Elle est aussi acrobatique dans ses aptitudes, curieuse, intelligente et opportuniste, avec une mémoire remarquable : c’est un chef-d'œuvre d'oiseau. Elle se tient en haut du tableau avec le pivert (woodpecker). Dernièrement, les scientifiques ont recensé les différents sifflets et les appels complexes des mésanges et en ont conclu qu'ils représentent l'un des systèmes de communication les plus sophistiqués et exigeants de tous les animaux terrestres.  Les mésanges utilisent leurs appels comme un langage avec une syntaxe qui peut générer un nombre illimité d'appels uniques. Ils utilisent certains appels pour transmettre leur emplacement à un autre oiseau ou pour signaler de nouveaux emplacements de nourriture. D'autres signaux servent à signaler la présence de prédateurs - à la fois le type de bête, sa localisation (dans les airs ou perchée) et l'ampleur de la menace. L’intensité croissante des appels identifie un prédateur plus petit et plus dangereux. Cela peut sembler contre-intuitif, mais les prédateurs petits et agiles qui peuvent se déplacer rapidement et furtivement  sont une plus grande menace. Les expressions vocales des mésanges sont si fiables que d'autres espèces tiennent compte de leurs avertissements." (*) Pour en savoir plus: https://www.youtube.com/watch?v=LfMsUuU9KtQ

(*) The Genius of Birds – Jennifer Ackerman

8 juillet 2017

L'intelligence des plantes

Les recherches scientifiques récentes révèlent des propriétés étonnantes chez les plantes: la capacité de mouvement, la perception de la musique, la coopération entre membres d’une même famille, la défense contre les parasites. Voici quelques exemples étonnants de communication végétale :

L’intelligence des plantes en action : le tabac sauvage repousse ses prédateurs, attire des insectes mercenaires, change de pollinisateur. Des larves de chenille éclosent sur les feuilles d’un plant de tabac sauvage dans le désert de l’Utah et commencent à les manger. Aussitôt, la plante fait pousser des trichomes, petits poils fins chargés de sucs dont raffolent les petites chenilles. Sauf que, quand elles mangent cette substance, les chenilles émettent une odeur particulière, comme vous et moi, quand nous mangeons beaucoup d’ail, par exemple, qui attire des punaises et des fourmis qui, elles, aiment bien manger…des chenilles ! Et voilà : la plante est débarrassée de ses agresseurs. Sauf que… d’autres chenilles, plus âgées et donc indifférentes aux sucs gobés par les jeunes, agressent la plante à leur tour. Alors, celle-ci change de tactique et dégage des substances volatiles, appelées HIPV par les spécialistes, pour herbivore-induced plant volatiles  : substances volatiles induites par la présence d’herbivores, qui à leur tour attirent une espèce de punaise bien connue des jardiniers bio pour ses capacités de prédateur, le Géocoris. Problème résolu : la punaise mange les chenilles… Mais du coup le problème se complique pour notre plant de tabac rusé. Ces chenilles qui la mangeaient, c’étaient de futurs papillons Sphynx, papillons utiles au tabac sauvage, car ce sont des pollinisateurs. Sans pollinisateurs, pas d’autres Nicotiana attenuate. Que fait-il alors ? Il change de stratégie une fois encore. Selon les chercheurs, la plante se métamorphose en quelques jours : ses fleurs se mettent à pousser le jour plutôt que la nuit, son parfum se modifie, son aspect change. Résultat : elle n’attire plus les papillons Sphynx, dont les petits la dévoraient. Elle attire des pollinisateurs diurnes, comme les colibris. Et le tour est joué : plus de chenilles qui la mangent, mais la pollinisation est assurée. Cette étonnante capacité de la plante à évaluer une situation problématique pour sa survie et à trouver une solution pour y parer, fait penser à de plus en plus de chercheurs que les plantes, à l’instar des animaux, possèdent une (forme d’) intelligence, que nous commençons à peine à comprendre. 

Les plantes se parlent entre elles par la feuille et par la racine. Donc, les plantes communiquent, par leurs feuilles, avec des insectes, prédateurs ou mercenaires. Elles envoient des substances volatiles dans l’atmosphère pour les attirer ou au contraire les repousser. Elles peuvent aussi secréter des toxines pour les empoisonner. Mais elles communiquent aussi entre elles. Quand vous coupez l’herbe, vous aimez surement cette bonne odeur d’herbe fauchée, n’est-ce pas ? Sachez qu’en fait, votre herbe est en train d’envoyer un message aux voisines pour les prévenir de votre attaque pour qu’elles puissent se protéger. Une plante stressée envoie aussitôt à ses congénères un message par voie aérienne. On a observé que les plantes savent identifier les plantes aux alentours et modifier leur comportement alimentaire en fonction du voisinage.  Ainsi, un plant de tomate, par exemple, placé à côté d’autres plants de même famille, développera un réseau racinaire moins important que s’il est placé à côté de plants d’une autre espèce. Dans le second cas, la tomate se sentira en concurrence et essaiera d’occuper le maximum d’espace possible pour tirer profit des nutriments du sol. Les plantes ont donc un « esprit de famille » et coopèrent entre elles pour minimiser l’effort et le stress. D’après les recherches, les racines d’une plante se déplacent comme un animal qui chasse : plus rapidement quand elle cherche sa nourriture, lentement, voire pas du tout quand elle l’a trouvée. Quand on place une cuscute, plante invasive et parasite, à côté d’autres plantes, elle envoie ses racines vers les leurs et libère une substance chimique, la catéchine, qui tue leurs racines et lui permet de coloniser tout le secteur. Heureusement, ce comportement agressif est assez rare dans le domaine végétal, où les plantes arrivent généralement à trouver une équilibre avec leurs voisines.

Les arbres-mères. Tous ceux qui ont vu le film Avatar se souviennent de ces merveilleux « arbres-mères » qui protégeaient tous les organismes vivants grâce à leur réseau magique. L'écologue canadien Suzanne Simard, chercheuse de l’Université de Colombie Britannique, étudie depuis longtemps le rôle protecteur des vieux pins Douglas. La chercheuse et ses étudiants ont enveloppé des branches de pins dans des sacs plastiques, où ils ont injecté du CO2 faiblement radioactif, forçant les feuilles à synthétiser des sucres que l’on peut suivre à la trace. A l’aide de compteurs Geiger, ils ont pu tracer le déplacement d’une partie de ce sucre à de nombreux arbres alentour. Et le transfert le plus important s’opérait entre les vieux arbres les plus volumineux et les jeunes poussant à leur pied, le plus souvent issus de leurs graines. Ce qui prouve la remarquable solidarité existant entre les générations de pins. Cette nourriture est également transportée par les mycorhizes, des champignons du sous-sol qui relient les racines des arbres. Suzanne Simard a ainsi pu cartographier les connexions d’une parcelle, et révéler le réseau caché des sols forestiers, cet espace souterrain où, à travers un incroyable embrouillamini de racines entremêlées, les vieux arbres jouent le rôle de plaques tournantes, interconnectant tous les individus et distribuant les flux nutritifs, en particulier vers les plus jeunes. Conférence TED de Suzanne Simard sur les arbres : https://www.ted.com/talks/suzanne_simard_how_trees_talk_to_each_other?language=fr

5 juillet 2017

Une visualisation créatrice n’est pas une formule magique

C’est un entraînement qui nécessite répétition afin que de nouvelles connexions se créent. Il est possible que des résultats surprenants arrivent de manière rapide, tout comme il est également possible qu’il faille un certain temps afin que la plasticité cérébrale fasse son œuvre. Il faut être patient avec vos comportements et vos émotions sachant qu’un travail d’un mois à fréquence quotidienne (une quinzaine de minutes) produit des résultats remarquables !

En imaginant que la situation que vous allez visualiser de manière idéale ne donne pas le résultat voulu (on ne peut pas toujours contrôler le résultat)… de quoi pourrez-vous quand même être fier et qui ne dépend que de vous ? Prenons pour exemple le cas d’une situation de conflit qui se répète et engendre un stress chronique : « j’ai su rester calme, lucide, réceptif à mon client/partenaire/collègue tout en étant focalisé sur l’objectif de cette rencontre. Je n’ai pas obtenu le résultat voulu, mais j’ai amélioré une relation avec un collègue ou un partenaire, c’est un bon point de départ pour la prochaine fois. De plus je suis toujours calme pour le reste de ma journée. Je fais quotidiennement quelque chose pour résoudre cette situation et j’en suis fier. »

C’est là une étape importante pour briser un scénario où se répètent des émotions et des comportements automatiques. Un des éléments importants qui entre dans le maintien de cette répétition est la honte et la culpabilité. Il faut donc briser également ces émotions pour se libérer de leur « mauvais sort ». L’acceptation de soi est ici très importante. Pratiquer la visualisation créatrice régulière sur un sujet qui vous tient à cœur va avoir pour effet de vous hyperfocaliser sur une cible. Il faut donc être attentif aux émotions qu’entraîne cette focalisation.

Ancrer une visualisation créatrice dans son cerveau

Trois étapes pour réaliser une bonne visualisation créatrice :
1/ Préparez une visualisation créatrice.
2/ Commencez une visualisation créatrice.
3/ Ancrez une visualisation créatrice dans son cerveau. 

Recommencez la scène parfaite et, cette fois-ci, « ancrez » cette scène positive dans le moment présent, en choisissant un raccourci (un mot, une image, ou un geste) , qui servira de rappel à l’état ressource que vous avez crée par votre visualisation créatrice. Au moment le plus fort de la visualisation, associez-y un mot, une image, un geste, une sorte ‘’d’étiquette’’, un rappel.

La répétition de cet ancrage va permettre de gagner du temps pour déclencher l’état interne ressource associé aux comportements. Après plusieurs répétitions de la visualisation complète, l’ancrage deviendra efficace. Il ne faudra alors qu’une minute de concentration sur votre respiration et sur le mot, le geste ou l’image afin de vous conditionner positivement à bien agir. Ensuite, quand vous aurez besoin de convoquer de nouveau cet état interne de confiance, de calme, d’énergie et de détermination, vous n’aurez qu’à reproduire votre ancrage (le geste, le mot, ou l’image qui vous aura ainsi servi d’étiquette pour désigner votre visualisation créatrice).

Commencer une visualisation créatrice

Trois étapes pour réaliser une bonne visualisation créatrice :
1/ Préparez une visualisation créatrice.
2/ Commencez une visualisation créatrice.
3/ Ancrez une visualisation créatrice dans son cerveau.

Portez attention à votre respiration :
    -Observez comment « ça » inspire dans l’inspiration, puis comment « cela » expire pendant l’expiration.
    -Le simple fait de porter attention à sa respiration peut augmenter la durée de l’expiration ou de l’inspiration. Restez sans rien modifier, juste à observer amicalement le processus de respiration qui s’opère de lui-même sans votre participation active.
    -Observez les mouvements du corps (lors de l’expiration et lors de l’inspiration).
    -Êtes-vous bien installé ? Si nécessaire installez-vous plus confortablement.

Progressivement, entrez dans l’état interne positif. Installez votre paysage mental :
    -A l’intérieur ou à l’extérieur ?
    -Seul ou accompagné ?
    -Plutôt lumineux ou sombre ?
    -Bruyant ou calme ?
    -Y a-t-il des odeurs particulières ?
    etc…

Visualisez maintenant avec précision plusieurs détails de votre comportement dans la situation cible :
    -Que faites-vous ? Visualisez-vous en train de faire quelques-unes de ces actions.
    -Quelles sensations y sont associées ?
    -Portez maintenant attention aux pensées : de quoi êtes-vous sûr ? Qu’est-ce qui est important ici et maintenant pour réussir ?

Ressentez les sensations de confiance, de calme, de détermination… laisser grandir ces sensations, elles peuvent par exemple grandir comme un soleil qui rayonne à l’intérieur de vous ou bien vous entourer, vous envelopper comme une aura. Ressentez aussi l’énergie associée à ce rayonnement. Visualisez à présent le scénario parfait (utilisez tous vos sens, tous les éléments propices à une bonne visualisation créatrice), portez attention aux réactions des personnes présentes dans la scène (s’il y en a), au ton de votre voix, ressentez le plaisir que cela procure, la fluidité de l’action. Voyagez librement dans la visualisation créatrice.

Déroulez à nouveau la scène en insistant sur les moments les plus intenses émotionnellement. Agrandissez ce que vous voyez, rajoutez de la clarté. Animez votre visualisation créatrice. Vous devez avoir l’impression de tout ressentir comme si vous y étiez. Maintenant visualisez même l’imprévu : imaginez la scène qui prend une autre tournure, et que vous pouvez réussir à rétablir parfaitement.

Préparer une visualisation créatrice

Trois étapes pour réaliser une bonne visualisation créatrice :
1/ Préparez une visualisation créatrice.
2/ Commencez une visualisation créatrice.
3/ Ancrez une visualisation créatrice dans son cerveau.

Une bonne visualisation créatrice comprend :
    -un contexte et un environnement précis (visuel, auditif, olfactif).
    -des comportements (et les réactions qu’ils produisent sur l’environnement).
    -des sensations kinesthésiques.
    -des pensées (cela peut-être juste : « je suis pleinement présent »).
    -des émotions (calme, concentré….).
    -l’atteinte de l’objectif à réussir.

Il faut donc aller chercher ces éléments, pour vous voir en train de réussir votre objectif dans la situation cible, projetée mentalement de façon aussi concrète et sensible que possible. Identifiez les quatre éléments clés de l’état d’esprit de la performance. Allez rechercher un souvenir lors duquel ces quatre états étaient présents :
– le calme : pour être lucide.
– la confiance : pour oser.
– la détermination : pour être focalisé (concentré) et avancer malgré les obstacles.
– l’énergie : pour faire.
Et associez ces sensations de calme, de confiance, de détermination et d’énergie avec votre situation cible, pour amplifier les effets de votre visualisation créatrice.

Imaginons que la scène commence par se dérouler parfaitement bien… et qu’un élément (un événement) vienne impulser une tout autre tournure à la situation… quel pourrait être cet événement ? Sur quoi avez-vous envie de porter votre attention à ce moment-là ? Comment décidez-vous de réagir ?

Prenons un exemple : vous avez du mal à vous voir réussir ? Par rapport à cette situation, trouvez une situation similaire qui s’est déjà bien passée. Si c’est une situation de conflit avec une personne, cherchez une situation de tension lors de laquelle vous êtes resté serein, lucide et efficace. Si c’est une situation de prise de parole en public : une situation où vous avez agi avec confiance malgré le regard des autres. Si c’est une situation de négociation : une situation lors de laquelle vous êtes resté déterminé tout en restant ouvert d’esprit…Souvenez-vous… à quoi pensiez-vous juste avant ce moment ? Quelle a été votre stratégie ? Sur quoi s’est portée votre attention durant l’action ? Ceci va constituer des ressources que vous pourrez exploiter (ou non) pour construire votre visualisation.

Trois étapes pour réaliser une bonne visualisation créatrice

1/ Préparez votre visualisation créatrice
Choisissez une situation que vous avez envie de réussir, et imaginez la situation idéale.
Osez visualiser une réussite éclatante, une situation extraordinaire.

2/ Commencez votre visualisation créatrice
Portez attention à votre respiration.
Progressivement, entrez dans un état interne positif.

3/ Ancrez votre visualisation créatrice dans votre cerveau
Recommencez la scène parfaite et, cette fois-ci, « ancrez » cette scène positive dans le moment présent, en choisissant un raccourci (un mot, une image, ou un geste) , qui servira de rappel à l’état ressource que vous avez crée par votre visualisation créatrice.

Voir les différents billets sur la visualisation créatrice pour plus de détails.

La visualisation créatrice et les émotions

Face à l’incertitude d’une situation (match, négociation, conflit, etc.) notre cerveau va analyser l’environnement, le contexte et rechercher dans sa base de données les expériences passées qui se rapprochent le plus de celle-ci. Un peu à la manière d’un juke-box il va sélectionner le disque de réponses qu’il a l’habitude d’utiliser dans ce contexte, ceci afin de se simplifier le nombre d’informations qu’il a à gérer. Ce disque, qui contient des émotions et des comportements, va jouer une certaine musique de manière quasi automatique. 

La visualisation créatrice est d’autant plus importante concernant des situations plus marquées émotionnellement (tel contexte me met en colère, tel autre me stresse, tel autre me trouble, la surprise me fait perdre mes moyens, etc…), parce que les émotions perturbent l’action réfléchie et notre capacité de traitement de l’information (diminution visible par IRM de l’action du cortex préfrontal) au profit d’une action réflexe et automatique (suractivité de l’amygdale).

Du fait de la plasticité cérébrale, la visualisation créatrice va permettre de conditionner une émotion particulière (en plus d’un comportement) pour répondre à un contexte spécifique. Une bonne visualisation créatrice inclura donc, dans un contexte spécifique, le comportement souhaité et un état d’esprit positif. Quatre états internes ont été identifiés pour une performance optimum :

    -Le calme : pour être lucide.
    -La confiance : pour oser.
    -La détermination pour être concentré et avancer malgré les obstacles.
    -L’énergie : pour faire.

Afin d’optimiser les effets de la visualisation créatrice, il est donc conseillé d’associer ces états internes au contenu de votre visualisation.

Introduction à la visualisation créatrice

La visualisation créatrice est une technique ancestrale du Yoga Nidra notamment, pour programmer son subconscient et faire advenir les résultats espérés dans notre vie. Depuis quelques années, les sportifs de haut niveau y recourent pour préparer les compétitions. Des études montrent combien la visualisation créatrice est efficace.

Le cerveau ne fait pas vraiment de différence entre une situation provenant d’une bonne visualisation positive et une situation vécue réellement. Si je me mets dans une situation de prise de parole en public, réellement et virtuellement, par IRM on peut observer que ce sont les mêmes aires cérébrales qui « s’allument ». Ainsi une étude sur des pianistes a montré qu’à la suite de répétitions de visualisation (donc sans pratique physique, seulement se voir et se sentir mentalement jouer au piano) on peut observer un agrandissement de l’aire cérébrale dédiée à la motricité de doigts ! La visualisation créatrice impacte donc (et modifie) physiquement le cerveau du fait de la plasticité neuronale de celui-ci. Lors d’une étude conduite à l’université de Chicago, une équipe de Basket Ball a été divisée en 3 groupes afin de tester leur habilité au lancer franc :

    -Le premier groupe pratiqua des lancers francs durant une heure quotidiennement.
    -Le second groupe se contenta de se visualiser en train de réaliser des lancers francs.
    -Le troisième groupe, enfin, n’eut rien à faire.

Après 30 jours, les groupes furent de nouveau soumis au test des lancers francs.

    -Le troisième groupe ne s’améliora évidemment pas.
    -Le premier groupe s’améliora de 24 %.
    -Enfin le second groupe, lui, progressa de 23 % par la seule visualisation.

La visualisation a donc eu un effet sur la performance presque aussi important que l’entraînement physique ! Grâce à la répétition de cette visualisation (ici pendant 30 jours consécutifs), de nouvelles connexions neuronales ont donc été mises en place (plasticité cérébrale), comme si les personnes s’étaient entraînées, leur permettant de progresser réellement, sans avoir touché un ballon.

3 juillet 2017

Ordinary world

Pause musicale. Hier je cherchais des chansons des années 80 sur Internet. Je suis tombé sur ce superbe morceau de Duran Duran "Ordinary world". "Mais je ne me lamenterai pas sur le passé, Il y a un monde ordinaire que je dois trouver tant bien que mal, et en essayant de tracer mon chemin dans ce monde quelconque, j'apprendrai à survivre". Voilà le clip de la chanson:

But I won't cry for yesterday
There's an ordinary world
Somehow I have to find
And as I try to make my way
To the ordinary world
I will learn to survive

Je voudrai ajouter une vidéo émouvante qui montre une personne, Eugene Sprague, se jeter du Golden Gate Bridge. La musique de Duran Duran a été choisie pour illuster cette tragédie. On voit ce type aller et venir, ne sachant que faire, et finalement se hisser sur la rambarde et se laisser tomber en arrière. Quelle horreur ! Cela m'a crevé le coeur. Quelque soit le mal, la dépression que l'on traverse, il faut avancer, sans subterfuges (anti-dépresseurs, drogues) pour s'abrutir ou s'étourdir, car cette épreuve nous aide à devenir plus fort et à découvrir l'essentiel de notre personnalité. Vidéo à régarder...ou non. Pour moi, c'est un hommage à cette personne qui n'a pas trouvé l'aide et les ressources nécessaires pour éviter le pire. Rest in peace Eugene !
 

29 juin 2017

Le génie des oiseaux (1)

« Plus de vingt-cinq espèces d'oiseaux trempent les aliments dans la nature pour différentes raisons : pour laver de la nourriture souillée ou toxique, pour ramollir des aliments ou les humidifier, pour lisser la fourrure ou le plumage d’une proie dure à avaler (comme le corbeau de Cortes, vu en train de tremper un moineau mort). C'est un comportement proto-outil, une sorte de transformation alimentaire. » (*) 

Hier, j’ai aperçu par la fenêtre d’une boutique un corbeau qui s’était posé sur un rocher noir d’ornement. Sur le haut du rocher, un jet d’eau jaillissait légèrement et s’écoulait le long de la masse sombre. Le corbeau était là, buvant de l’eau et trempant délicatement, et un après l’autre, des petits morceaux de pop-corn dans l’eau stagnante. Quel joli spectacle qui a illuminé ma journée ! 

 (*) The Genius of Birds – Jennifer Ackerman

24 juin 2017

Les dilemmes du surdoué

Les principes sous-jacents sur lesquels reposent une vie épanouissante pour un surdoué (passionnée, active, créative, où tous ses talents s’exprimeront pleinement) dépend des choix qu'il fait parmi des dilemmes qui tourmentent sa vie quotidienne. Chaque surdoué doit choisir entre une option libératrice qui va le révéler à lui-même et lui permettre de devenir la meilleure version de lui-même, et une option qui va le maintenir dans une situation frustrante et déprimante.

-Soit définir, accepter et développer ses talents de surdoué - soit les nier en satisfaisant les souhaits des autres.
-Soit honorer son besoin d'indépendance et trouver d’authentiques pairs - soit tolérer l’incompréhension ou la solitude.
-Soit prendre des risques raisonnables et éviter ceux qui mettent en danger sa mission - soit la jouer tranquille, sans prise de risques, en risquant uniquement d’avoir plus tard des regrets.
-Soit gérer ses relations avec les autres de manière perspicace - soit dire adieu à son intimité.
-Soit écouter son guide intérieur et activer la vraie nature de son âme - soit refuser d'entendre sa voix intérieure et enterrer son esprit créatif dans une réalité unidimensionnelle.
-Soit utiliser ses exceptionnels talents pour en faire bénéficier l'humanité - soit se faire plaisir en s'auto-gratifiant, ce qui finit par dévorer son esprit.
-Soit valoriser les différents traits et capacités des autres - soit demeurer intolérants et immatures face aux autres, chroniquement impatient et perpétuellement déçu.
-Soit transformer sa frustration et son sentiment de rejet en énergie créative - soit s'accrocher à ses ressentiments et abandonner ses rêves.
-Soit planifier des stratégies pour son équilibre personnel - soit attendre une intervention extérieure pour lui dicter sa conduite et contrôler sa vie.

23 juin 2017

La névrose n’est pas une maladie

Extrait d’un livre de Kazimierz Dabrowski intitulé « La névrose n’est pas une maladie », ce poème  :

Je vous salue névrosés !
Parce que vous êtes sensibles dans un monde insensible, n’avez aucune certitude dans un monde pétri de certitudes
Parce que vous ressentez les autres comme si ils étaient vous-mêmes
Parce que vous ressentez l’anxiété du monde et son étroitesse sans fond et sa suffisance
Parce vous refusez de vous laver les mains de toutes les saletés du monde, parce que vous craignez d’être prisonniers des limites du monde pour votre peur de l’absurdité de l’existence
Pour votre subtilité à ne pas dire aux autres ce que vous voyez en eux
Pour votre difficulté à gérer les choses pratiques et pour votre pragmatisme à gérer l’inconnu,  pour votre réalisme transcendental et votre manque de réalisme au quotidien
Pour votre sens de l’exclusivité et votre peur de perdre vos amis proches, pour votre créativité et votre capacité à vous extasier
Pour votre inadaptation à « ce qui est » et votre capacité d’adaptation à « ce qui devrait être », pour toutes vos capacités inutilisées
Pour la reconnaissance tardive de la vraie valeur de votre grandeur qui ne permettra jamais l’appréciation de la grandeur de ceux qui viendront après vous
Parce que vous êtes humiliés alors que vous veillez à ne pas humilier les autres, parce que votre pouvoir immense est toujours mis à bas par une force brutale; et pour tout ce que vous êtes capable de deviner, tout ce que vous n’exprimez pas, et tout ce qui est infini en vous
Pour la solitude et l’étrangeté de vos vies
Soyez salués! 

Kazimierz Dabrowski et la désintégration positive - Dabrowski -

Kazimierz Dabrowski (1902-1980) était un psychologue, psychiatre, médecin, écrivain et poète. Il fut professeur au département de psychologie de l'université Laval et au département de psychologie de l'université de l'Alberta ainsi que membre de la société royale de médecine. Kazimierz Dabrowski a développé le concept de la désintégration positive, une approche nouvelle du développement de la personnalité. La théorie de la désintégration positive apparaît être très utilisée par les individus à haut potentiel (surdoués) pour comprendre leur développement intellectuel/mental.

Selon Dabrowski, rejeter la souffrance équivaut à rejeter toute possibilité de développement. Les troubles nerveux et psychonévroses ne sont donc des maladies que du point de vue unilatéral, quand les personnes n’ont pas pu les résoudre de manière positive. Dąbrowski utilise l’exemple de plusieurs philosophes (Kierkegaard, Nietzsche, Platon) et artistes (Chopin, Beethoven, Van Gogh, Michel-Ange), pour montrer que les grandes personnalités ont su transformer la souffrance, la dépression, ou l’angoisse (« nuit noire de l’âme »), en actions créatrices. Les expériences difficiles permettent ainsi de réaliser notre nature multidimensionnelle.

21 juin 2017

Je joue de la musique

Pause musicale. Fête de la Musique oblige: Calogero - “Je joue de la musique”
https://www.youtube.com/watch?v=_V2kVebUFPc

L'étonnante plasticité du cerveau humain

Avec ses 86 milliards de cellules nerveuses et ses millions de milliards de connexions, le cerveau de l'homme moderne est une merveille de complexité qui n'a pourtant rien d'immuable et de figé comme le sont les éléments d'un ordinateur. Si connexions, mémoire et langage il y a, ceux-ci sont faits de chair vive: matière changeante construite pour le changement et qui n'existe elle-même que par le changement. Cela veut dire que cet organe incarne un devenir: il confère la faculté d'accomplir demain des opérations que nous sommes incapables de réaliser aujourd'hui. Toutes nos aptitudes particulières, manuelles ou intellectuelles, qui concourent à faire de chacun d'entre nous un spécialiste, un expert unique, sont pour une grande part façonnées durant les premières phases du développement cérébral de l'enfant et de l'adolescent. Mais tout ne se joue pas si précocement.

L'étude de la croissance du cerveau de l'homme moderne montre deux caractéristiques importantes que l'on ne retrouve pas chez les autres primates. La première singularité concerne la lente croissance de notre cerveau qui nécessite plusieurs décennies pour s'accomplir. Cette croissance apathique offre la possibilité d'une longue période d'éducation où l'instruction sera centrale pour sculpter la formation des circuits cérébraux. La seconde caractéristique est illustrée par le retard du cerveau du fœtus à se développer. Alors que le cerveau d'un nouveau-né humain atteint à peine 25 % de la complexité du cerveau adulte, au même stade, celui du macaque est déjà ébauché à plus de 75%.

Programmés pour apprendre
Pendant cette longue période de croissance, le cerveau de l'enfant reçoit des signaux du monde extérieur, interagit avec son groupe social et l'imite. La transmission génétique, principalement à l'œuvre dans la construction du cerveau du primate non humain, s'efface alors devant un nouvel ordre où la transmission sociale, culturelle et technologique, prime avant tout. C'est par ce biais que des fonctions cognitives, comme le langage ou la pensée symbolique, sont apparues durant l'odyssée de l'espèce humaine, pour permettre l'immense saut qualitatif qui facilitera l'émergence du cerveau humain moderne avec ses capacités uniques d'abstraction. Or ces nouvelles facultés mentales nécessitent un système nerveux malléable, flexible et non plus pré câblé, qui se nourrit des interactions avec l'autre.

Bien sûr, les acquis de nos aptitudes manuelles et intellectuelles dépendent d'une machinerie cérébrale parfaitement ordonnée et bien hiérarchisée selon un déterminisme génétique. Mais il faut en même temps que cette organisation soit en partie adaptable et reconfigurable à tout moment, et à tout âge. En définitive, les différences neurobiologiques qui existent entre les êtres humains proviennent, certes, des caractères dont ils ont hérité, mais surtout de l'apprentissage qu'ils ont reçu et de l'influence du milieu dans lequel ils ont vécu. En somme, nous sommes programmés, mais programmés pour apprendre ! Ces interactions entre le monde extérieur et les activités nerveuses fournissent un mécanisme grâce auquel l'environnement peut influencer la forme et les fonctions du cerveau pour produire un individu unique, affranchi, capable de réponses adaptées mais aussi imprévisibles.

Aujourd'hui, les neurosciences apportent leurs lots incessants d'arguments témoignant des propriétés protéiformes du cerveau humain même lorsqu'il atteint un âge avancé. Loin d'être immuable, notre cerveau adulte reste un organe façonnable qui dispose d'une grande capacité d'adaptation aux sollicitations de l'environnement. Sous l'action d'un apprentissage, même tardif, de nouvelles cellules nerveuses naissent dans certaines régions cérébrales, de nouvelles connexions sont établies ou renforcées, tandis que d'autres sont éliminées. C'est à l'aune de cette plasticité cérébrale permanente que l'on prend toute la mesure de ce qu'écrivait l'humaniste hollandais Érasme (1466-1536): « On ne naît pas homme, on le devient.»

Source: http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/10/19/19319-letonnante-plasticite-cerveau-humain

20 juin 2017

Les stratégies d’adaptation des surdoués

Reconnaître sa douance/son talent est souvent une étape importante pour aller mieux et apprendre à vivre dans un environnement inadapté. Des études ont permis d’identifier cinq stratégies adoptées par les surdoués dans leur vie de tous les jours et dans leur carrière professionnelle.

-Stratégie de celui qui ne se fait pas remarquer.
Reste discret, ne se fait pas remarquer, ce qui entraîne un développement personnel minimum. Souvent ignorant de la qualité et du niveau de son intelligence. Il se considère plutôt stupide. Il travaille dans des emplois de base. Sous réserves de prendre conscience de sa douance, il peut évoluer vers les autres stratégies.

-Stratégie de celui qui est accepté.
A établi des liens avec d'autres personnes comme lui dès son plus jeune âge ce qui agit comme un stimulant. N'a pas eu de problèmes majeurs d'adaptation et a vécu un développement personnel normal. Travaille dans un environnement professionnel de surdoués, comme consultant dans une seule entreprise, ou a créé une start-up.

-Stratégie de celui qui est social.
A découvert avec l’expérience que vous ne pouvez rien accomplir avec l'intelligence seule. A activement augmenté ses compétences sociales à un niveau élevé. Est donc capable de résoudre de nombreux problèmes d'adaptation. Travaille souvent bien dans des emplois à caractère intrinsèquement multidisciplinaire.

-Stratégie de celui qui est agressif.
A une carrière professionnelle en dent de scie. De conflit en conflit et même parfois de licenciement/démission en licenciement/démission. Essaye de survivre en mettant l'accent sur la qualité du travail. Peut évoluer vers « celui qui est social » ou se trouver dans la situation « de celui qui s’isole ».

-Stratégie de celui qui s’isole.
Fonctionne presque exclusivement dans un état d'isolement. Prend le risque de perdre le contact avec la société.

Le développement personnel consiste souvent à passer d'une stratégie à l'autre. Parfois, dans des environnements spécifiques, deux stratégies sont adoptées en parallèle.  Le paradoxe est que les surdoués peuvent réfléchir bien et très rapidement, mais cela ne s'applique pas obligatoirement et logiquement au contrôle de leur propre développement ou de leur propre carrière.

19 juin 2017

Les surdoués et leurs problèmes au travail

Les surdoués peuvent avoir du mal à exprimer et à développer leurs propres talents dans le monde professionnel, à moins que certaines conditions – étranges parfois - ne soient remplies. L'inspiration et la motivation semblent être des facteurs plus importants que la connaissance et la capacité. Voici une liste de remarques faites par l’entourage professionnel du surdoué et ce que lui en pense. Si trois ou plusieurs de ces caractéristiques sont présentes, la possibilité d'être considéré comme surdoué est importante avec des problèmes d'adaptation et de communication au travail.

Ce que l'entourage professionnel remarque - Ce que le surdoué en pense.
1. De nombreux conflits avec le management et l’autorité - J'ai un grand sens de la justice.
2. N’écoute pas ce que les autres disent - Mes idées ne sont pas comprises et j'ai généralement raison.
3. Difficile à se motiver -  Je suis une menace pour mes collègues.
4. Manque de ponctualité, lors des réunions par exemple - Je suis en retenu tout le temps et tout va si lentement.
5. Des performances qui varient, sans aucune raison - Je n'ai aucune idée de ce que je veux, je trouve presque tout intéressant.
6. Ne sait pas exactement qu’elle est sa mission et ses limites – Je suis peu considéré et les gens ne voient pas ce dont je suis capable.
7. Manque de persévérance et de discipline - Je suis facilement distrait.
8. Est difficile à aborder, pas social - Je n'aime pas les discussions d’ordre sociale.
9. A toutes sortes d’exigences concernant l’environnement de travail - Je ne comprends pas comment d'autres personnes peuvent travailler dans ce bruit.

Les individus surdoués qui dysfonctionnent –parce qu’ils n’ont pas été identifiés ou ne maîtrisent pas encore leur intensité- ne sont souvent pas conscients de leur propre intelligence, ce qui leur permet d'interpréter le manque de connaissance des autres comme de la réticence. Ils deviennent irrités et accélèrent leur rythme de travail, ce qui n’arrange rien. En outre, ils ont tendance à se focaliser sur le contenu, plutôt que sur l'enthousiasme et la motivation. D'autre part, ils ont tendance parfois à trop s'adapter, ce qui peut entraîner un mécontentement général et de la frustration.

Les fonctions de consultants, les professions créatives et les secteurs spécialisées (juridique, médical, technologique, scientifique, éducatif, relations publiques ou journalisme) sont souvent bien adaptés. La mise en place d’un projet personnel sous forme d’un entreprenariat est aussi une solution à privilégier. Le responsable hiérarchique d’un surdoué doit plus se concentrer sur les buts et les résultats que sur la méthode à suivre. Ainsi, son subordonné surdoué peut apporter une contribution unique à la stratégie, à la résolution de problèmes, à dégager des tendances et au développement des produits.

Caractéristique des surdoués

Bien que tous les individus surdoués soient uniques, ils partagent certaines caractéristiques. Certaines sont héréditaires, d'autres viennent progressivement, au fil du temps, sous l’influence de l’entourage et des expériences de la vie.

La vitesse de la pensée et du raisonnement.
Les individus surdoués pensent plus rapidement que les autres. Ils passent d’un sujet à l’autre dans une conversation. Leurs idées s’associent à la vitesse de l’éclair dans leur tête, une idée en amène une autre. Pour eux, c’est normal, c’est logique, cette idée a un point commun avec cette autre idée. Vu de l’extérieur, cela prend l’apparence d’interminables digressions qui sont associées à un esprit compliqué, voire dérangé. Les interlocuteurs décrochent facilement sachant que le monde actuel du zapping a formé les masses à avoir une attention médiocre et de courte durée.

Une forte sensibilité.
Un potentiel de développement élevé s'accompagne souvent d'une sensibilité exacerbée. Cette sensibilité se manifeste dans l’intellect, les sens, l’imagination, l’émotivité, et peut ressembler à un trouble du déficit de l'attention.

La sur-stimulation.
La sur-stimulation des sens se manifeste auditivement (machines, radios, lèvres claquantes), visuellement (sources lumineuses) ou au toucher (certains tissus, étiquettes dans les vêtements). Cet aspect de la douance est difficile à gérer car tout peut gêner un surdoué qui s’ignore. Il fait ensuite une fixation sur un bruit que personne n’entend, une lumière qui ne dérange personne, une odeur de parfum qui le perturbe. Être conscient de cette dépendance à son environnement change beaucoup de choses dans la vie. On essaie alors d’éviter une situation dérangeante, mais surtout, on est pleinement conscient de sa particularité. La tension intérieure s’apaise presque instantanément. On est sensible à ce bruit, à cette lumière, à cette odeur car nous sommes plus connectés au monde qui nous entoure. On ne peste pas contre son entourage et on ne se bloque pas dans cette injustice face au fait que ces éléments perturbateurs ne sont pas changés (baisse du volume des conversations environnantes au travail) ou cessés instantanément (une lumière plus douce) car ils ne dérangent personne d’autre.  

L’introversion.
Le monde interne des surdoués est particulièrement bien développé. Ils se blessent rapidement et facilement, ce qui explique pourquoi ils ont tendance à garder les gens à distance. Certains évitent les fêtes et autres sociabilités, car les sujets de conversation (ou les activités comme le binge-drinking ou l’usage de drogues) ne les intéressent pas. Cela peut ressembler à de l'autisme. Ainsi, l'introversion peut également engendrer un sentiment de rejet. Les personnes ayant des QI élevés semblent avoir des difficultés à rencontrer des personnes partageant les mêmes idées qu’eux, ce qui peut les amener rapidement à s’isoler. L’introversion développe une intelligence dite intra-personnelle. Elle permet de se former une représentation de soi précise et fidèle et de l'utiliser efficacement dans la vie. Elle sollicite plus le champ des représentations et des images que celui du langage. Il s'agit de la capacité à décrypter ses propres émotions, à rester ouvert à ses besoins et à ses désirs. Elle permet d'anticiper sur ses comportements en fonction de la bonne connaissance de soi.

Le développement émotionnel.
Les surdoués ressentent fortement les émotions. Mais parce que la réflexion prédomine chez eux et les sécurise, le développement émotionnel reste relativement peu développé. Ils ont du mal à relier les sentiments à la raison. Cela peut être renforcé lorsqu'un individu s'est senti solitaire dès son plus jeune âge et que son entourage ne l’a pas reconnu comme surdoué. Il vivra toutes ses expériences intensément, y laissera des plumes et erra ainsi dans la vie noyée dans ses émotions. Heureusement, la reconnaissance de la douance et le développement personnel sont plus d’actualité de nos jours.

La créativité.
Les processus de pensée des surdoués diffèrent des standards habituels. Ils sont de nature plus globale et avec une forte capacité d'imagination. Les surdoués ne peuvent souvent pas suivre leur train de pensée. Une solution est de noter les idées comme elles viennent sur un morceau de papier ou sur une application idoine. Sinon, elles disparaissent. Personnellement, je consacre tous les soirs du temps pour collecter et archiver les idées/les pensées que j’ai eu dans la journée. Les surdoués peuvent identifier les modèles rapidement, ainsi ils peuvent prédire des tendances avec succès. Ils peuvent souvent tirer des conclusions intuitivement et proposer des changements/des modifications/des idées perspicaces. Cette créativité est souvent frustrée par le système scolaire/le monde personnel qui ne lui permettent pas de s’épancher.

L’indépendance.
La formation des jugements et des opinions se déroule souvent de manière autonome. Ils sont non conformistes et affichent donc ce que les enseignants étiquètent facilement comme des comportements inappropriés . Pour faire court des gêneurs ou des emmerdeurs. Cette indépendance va de pair avec la créativité. Ils ont souvent une aversion viscérale à l'autorité non démocratique. C’est souvent là que les problèmes commencent dans le monde du travail.

Le perfectionnisme.
Le perfectionnement est souvent accompagné d'attentes trop élevées envers les autres, mais aussi de la honte, des sentiments de culpabilité et des sentiments d'infériorité devant l’impossibilité de réaliser ses propres attentes. Cela entraîne une tension et souvent une paralysie, une inaction destructrice. Le perfectionnisme, c’est surtout une critique négative de soi.

La façon d’apprendre.
Elle est souvent exploratoire. Les surdoués ont une aversion extrême pour les listes de choses à apprendre par cœur, ils trouvent cela inintéressant et ennuyant. Souvent, ils ne comprennent pas les questions de l'enseignant ou les questions posées dans le livre de référence, car ils cherchent des choses qui ne sont pas là. Cela entraîne une frustration. Certains adultes surdoués n'ont pas de connaissances de base, mais ont des connaissances approfondies dans les domaines qui les intéressent.

Peur de l'échec et de pas atteindre leurs objectifs.
Si leur intelligence n'est pas stimulée, les enfants développent souvent de mauvaises habitudes de travail. Ils pensent parfois qu'ils sont stupides, ils ont peur de l'échec et commencent à ne pas donner leur maximun et ainsi n'arrivent pas à exprimer leur intelligence. Et leur motivation pour apprendre diminue. Cela peut donner plus tard des frustrations et des déceptions dans leur parcours professionnel.

10 juin 2017

Conseils de survie en milieu professionel

Beaucoup de gens vraiment intelligents ne peuvent pas bien fonctionner avec les autres. Les personnes surdouées ont besoin de plus d'espace et de moins de contraintes. Elles voient des choses que les autres ne comprennent pas rapidement. Mais vous ne pouvez pas changer la façon dont les autres personnes perçoivent le monde, donc les surdoués qui veulent être efficaces au sein d’une entreprise/d’une organisation doivent apprendre à gérer leur style, au dépend de l’efficacité. Cela ne signifie pas qu’il faut compromettre leurs capacités, cela signifie simplement qu’il faut faire de la place pour les autres afin que l'équipe fasse un excellent travail.

Il faut avouer que beaucoup de surdoués sont obnubilés par le fait qu'ils sont surdoués, et veulent d’une certaine façon que cela soit reconnu par leur entourage. Cela peut se manifester par le fait qu’ils n'écoutent pas les autres, n'étant pas disposés à laisser les autres être plus intelligents qu'eux, ou alors à ne pas aider à trouver un consensus autour des idées des autres, ou bien pire s’approprier les idées des autres parce que le plus important est d’être vu comme le plus intelligent du groupe.

Quelques conseils de survie et d’épanouissement en milieu professionnel :
-Écouter plus que l’on ne parle.
-Apprendre à connaître les personnes avec lesquelles on travaille et à se concentrer sur la confiance et le respect mutuels.
-Comprendre ce qui motive les autres et les fait avancer dans la vie.
-Introduire doucement les idées et les concepts en respectant les idées et les réflexions des collègues.

Dans la plupart des cas, si vous travaillez avec les bonnes personnes, beaucoup d’entre eux trouveront aussi d'excellentes idées. Et, dans le monde compétitif actuel, les idées les plus intéressantes exigent un travail d’équipe complexe et diversifiée pour que ces idées puissent se concrétiser un jour. Dans ce cas, « être surdoué » c'est savoir composer avec son environnement professionnel et arriver à faire de cette diversité/de cette altérité une expérience positive. Le meilleur exemple étant Steve Jobs avec Apple. 

Lorsque l’on demande à des professionnels « quelle est, selon eux, la personne la plus intelligente dans leur entourage professionnel ? », puis ensuite « quelle est la personne avec laquelle ils se sentent le mieux ? » et enfin « avec laquelle de ces personnes ils préfèrent travailler ? », ils répondent à plus de 95% la dernière personne, celle avec laquelle ils se sentent le mieux. À mediter.

Pour un surdoué, gérer l’intensité, la complexité et la motivation liées à la douance est un travail de longue haleine. Ce guide complet et détaillé vous y aidera: https://www.amazon.com/Guide-pour-surdou%C3%A9s-lintensit%C3%A9-complexit%C3%A9-ebook/dp/B06XXY6DPN/ref=sr_1_1?s=digital-text&ie=UTF8&qid=1491363257&sr=1-1