23 août 2017

Lullaby

Pause musicale. Une berceuse (lullaby) signée The cure. Une merveille de créativité et de rêverie.


I spy with my little eye
Something beginning with S
On candy stripe legs the spiderman comes
Softly through the shadow of the evening sun
Stealing past the windows of the blissfully dead
Looking for the victim shivering in bed
Searching out fear in the gathering gloom and suddenly!
A movement in the corner of the room!
And there is nothing I can do
When I realize with fright
That the spiderman is having me for dinner tonight!

20 août 2017

Douance et haut potentiel

D'aucuns comparent le surdoué à un zèbre (Vous avez dit zèbres ?), d'autres à une forêt humide (Rainforest Mind). Pour ma part, j'aime bien le mot douance et l'expression haut potentiel.

La douance.
Ce terme vient du Canada et sert à désigner les enfants ou les adultes dont les capacités intellectuelles dépassent la norme établie. J'utilise beaucoup ce mot car il est neutre. Il veut rien dire a priori. Les initiés le comprennent, les autres cherchent encore. On dirait un terme immobilier, entre une location et un viager. On pourrait penser à une maladie orpheline. Un mal chronique et rare. Enfin, il me plait car il ne sous-entend rien d'extraordinaire comme "précoce", "doué" ou "surdoué". Je m'approprie ce mot sans culpabilité, ni supériorité vis-à-vis des autres.

Le haut potentiel.
Du latin potentialis (« de puissance »). Qui est en puissance (par opposition à effectif ou factuel. Capacité à faire, supposée mais pas encore réalisée. Ces deux mots associés sont intéressants. Le potentiel, c'est quelque chose en gestation, en sommeil, qui peut se reveler, une possibilite ou non qu'une force se réalise. L'adjectif "haut" s'ajoute à cette probabilité et promet des sommets. L'aspect intéressant de l'appelation "haut potentiel" est que cela peut arriver et être magnifique, mais que cela peut aussi ne pas arriver et être alors tragique. Il faut révéler ce potentiel. Pour cela il faut travailler sur soi, rester motivé, quoiqu'il arrive et passer à l'action. Rien n'arrive automatiquement et systématiquement.

17 août 2017

L'homme-caméra

Stephen Wiltshire est un artiste anglais, né à Londres en 1974. Autiste doté d'une mémoire (mémoire photographique ou mémoire absolue), Stephen est capable de dessiner des paysages dans les moindres détails après les avoir visualisés pendant quelques minutes. Des capacités extraordinaires qui lui ont valu le surnom d'homme-caméra. Stephen a survolé la ville de New-York en hélicoptère pendant vingt minutes. C'est plus qu'il n'en faut pour ce génie qui, une fois redescendu sur terre, a réussi l'exploit de dessiner la ville au détail près, avec chaque bâtiment exquissé à l'échelle, uniquement grâce à sa mémoire. Stephen a également dessiné Rome, Hong-Kong, Madrid ou encore Londres de la même manière, en dessinant seulement de " tête ". Impressionnant !


La dysphasie

La dysphasie se définit comme une pathologie congénitale, durable et primaire, impliquant un trouble de l’apprentissage et du développement du langage : le dysphasique subit une altération de sa capacité à parler oralement ou par signes, et de ses capacités de compréhension de la langue parlée. L’enfant dysphasique éprouvera donc des difficultés à comprendre ce qu’on lui dit, mais aussi à s’exprimer alors même qu’il possède le vocabulaire pour le faire.

L’étymologie du terme dysphasie est grecque et accole le préfixe dys (« mauvais, erroné, difficile ») au radical grec phasis (« parole, langage »). « Dysphasie » signifie donc « mauvais langage » et/ou « parole difficile ». On considère qu’environ 2% de la population présente des troubles dysphasiques, en très grande majorité des garçons.

Il existe trois grandes catégories de symptômes dysphasiques.
La dysphasie expressive : Elle se traduit par une altération des capacités d’expression. Les symptômes seront alors concentrés sur l’élocution : paroles incompréhensibles, mots isolés sans connecteurs logiques, discours de type télégraphiques
La dysphasie réceptive : Elle se traduit par une altération des capacités de compréhension. La compréhension des messages oraux sera incomplète, on observera une grande difficulté à « trouver le mot juste », ou « à trouver le mot », certains discours seront incohérents (par exemple substitution de mots n’ayant pas la même définition). Enfin l’écriture sera très difficile.
La dysphasie syntaxique : Elle se traduit par une désorganisation de la syntaxe grammaticale de la phrase. Les phrases seront mal structurées et formulées en style télégraphique avec de potentiels manques de mots.

On distingue généralement cinq types principaux de dysphasie :
La dysphasie phonologico-syntaxique.
C’est la forme la plus fréquente de dysphasie : l’enfant comprend mieux qu’il ne s’exprime.
La dysphasie lexico-sémantique.
Sous cette forme, l’enfant aura des difficulté à trouver ses mots et éprouvera des difficultés particulières pour dénommer, raconter une histoire, commenter un texte ou un récit.
La dysphasie sémantico-pragmatique.
Cette forme de dysphasie se caractérise généralement des autres par le fait que l’enfant atteint présentera une excellente mémoire auditive, peu de troubles de l’élocution et un vocabulaire relativement riche. Néanmoins, le langage ne véhiculera que peu d’idée et semblera décorrélé du contexte et globalement assez peu compris (alors même qu’il est prononcé).
La dysphasie phonologique.
Dans ce type de dysphasie, on retrouvera principalement des difficultés d’élocution.
La dysphasie réceptive.
la dysphasie réceptive consiste principalement en une incapacité à reconnaître les sons du langage. A cela s’ajoute une parole très rare voir absente qui nécessite une communication par signes, gestes ou onomatopées.

Il ne faut pas cacher que c’est un trouble lourd. Après 5 ans, la rééducation est impérative et intensive.

5 août 2017

Blow Out

J'ai regardé un superbe film hier : "Blow Out". C'est un thriller américain (Brian De Palma - 1981) avec John Travolta, Nancy Allen et John Lithgow. Il raconte comment un ingénieur du son, témoin d'un accident qui a coûté la vie à un candidat à l'élection présidentielle, cherche à prouver qu'il s'agit en fait d'un assassinat au moyen de l'enregistrement sonore qu'il a fait de l'accident.

Je le recommande vivement (*). Le personnage de John Travolta est passionnant. Une scène du début du film est vraiment intéressante car elle pointe un trait du surdoué qui est l'extrème sensibilité sensorielle. Cette faculté à entendre/prêter attention à plus de choses que la moyenne des gens. Comme si nos antennes étaient plus puissantes. Cela nous joue des tours en nous distrayant et en nous déconcentrant. Dans le film, Travolta fait des prises de sons extérieurs de nuit. Avec un micro hyper-puissant, il écoute là un couple sur le pont, puis un crapaud au bord de l'eau, et également un hibou perché sur une branche... https://www.youtube.com/watch?v=4p83Nn5pDCQ

Ce film est un petit bijou de réalisation. Un des fils conducteurs du film (la recherche d'un cri de terreur) révèle dans un twist émouvant et tragique la quête du créatif qui se sert de sa vie et de ses douleurs pour exprimer avec talent son art.

3 août 2017

Laisser le temps au temps

Après avoir pris conscience de sa douance, il faut laisser le temps au temps. Bien que la conscience de soi soit une grande étape vers la découverte et la reconstruction de soi, la pleine réalisation de soi prend du temps. Chaque personne a ses propres expériences de vie et ses propres bagages à porter. Le temps pour nettoyer et surpasser ses souffrances/ses déceptions peut être plus ou moins long.

Beaucoup trop de surdoués vivent dans leur tête. Ils réfléchissent, ils discutent, ils échangent, ils élaborent, mais oublient une chose importante: il faut passer à l'action. D'aucuns écrivent ou chantent, d'autres créent une association ou enseignent, quoiqu'ils fassent, ils font. Il faut faire. Ce n'est pas en vivant avec ses idées que l'on s'épanouit. Les gens ne vont pas nous aimer pour ce que nous sommes. Car nous sommes invivables à vrai dire. Ce n'est qu'en délivrant notre message, en accouchant de nos idées que nous seront aimés. Car nous sommes "le sel de la terre" (*).

(*) "La magnifique et lamentable famille des nerveux est le sel de la terre" -Marcel Proust-

2 août 2017

Le génie des oiseaux (3)

"Un oiseau nommé Blue a un problème. À côté de lui, sur une table, dans sa volière, il y a un tube en plastique avec un morceau de viande à l'intérieur, hors de portée de son bec. Blue est un corbeau de Nouvelle-Calédonie, un oiseau connu pour son merveilleux savoir-faire pour fabriquer des outils et son talent pour résoudre les problèmes. Blue examine la situation, saute autour du tube et regarde à l'intérieur,. Il se pose au sol de la volière et donne des coups de bec à différents objets dispersés…des feuilles, des branches minuscules, un morceau de plastique, mais apparemment il ne trouve pas ce qu'il cherche. Puis, il vole vers un bouquet de petites branches dans un pot posé sur la table et il se perche, en tournant la tête vers la droite puis vers la gauche, il examine ses options. Il choisit une brindille, la détache de la branche à laquelle elle est attachée, et enlève tous les petits bourgeons. Maintenant, il a un joli bâton droit, un parfait outil pour travailler. Il enfile alors le bâton dans le tube et harponne la viande, puis la mange...".

"...Regarder Blue fabriquer le parfait petit outil à partir d'une brindille est une merveille. Dans la nature, ces corbeaux fabriquent des outils élaborés à partir de bâtons, de feuilles et autres matériaux, qu'ils utilisent pour attraper les larves et les insectes qui se cachent dans les trous et les cavités. Les corbeaux voyagent avec leurs outils, suggérant qu'ils les valorisent. Ils reconnaissent un bon outil quand ils en voient un et le gardent pour le réutiliser. Beaucoup d'animaux utilisent des outils. Mais peu font des outils élaborés. En fait, seulement quatre groupes d’animaux sur la planète créent leurs propres outils complexes: les humains, les chimpanzés, les orang-outans et les corbeaux de Nouvelle-Calédonie. Et encore moins font des outils qu'ils gardent et réutilisent...".

"...Ainsi, les corbeaux de Nouvelle-Calédonie se distinguent. La premiere fois que j'ai vu l'intelligence du corbeau de Nouvelle Calédonie en action c'était le long d'une route dans le sud de la Nouvelle Calédonie. Quatre ou cinq familles de corbeaux étaient regroupés dans les arbres, passant de branche en branche. Ils étaient bruyants. Quelqu'un avait abandonné des ordures au bord de la route, et les oiseaux volaient autour, marchaient parmi les détritus et triaient les déchets. Mais soudain, nous avons entendu un bruit sec sur le trottoir derrière nous. Nous nous sommes retournés et avons remarqué plusieurs corbeaux dans les arbres au-dessus de la route. Un corbeau perché sur une branche fourchue surplombant le trottoir, relâcha une noix de son bec qui se brisa bruyamment sur le sol, puis il plonga pour récupérer le contenu de la coquille cassée. Non seulement les corbeaux brisent les noix de cette façon, mais les plus gourmands font la même chose pour casser la coquille des escargots sur le lit rocailleux des ruisseaux assèchés de la forêt tropicale. La corneille noire, elle, utilise les voitures qui passent pour écraser les noix les plus dures...".

"...Un autre exemple sidérant. Au Japon, des corbeaux utilisent les voitures, le passage piétons et les feux rouges et les feux verts pour obtenir ce qu’ils veulent : déguster des noix sans effort..." https://www.youtube.com/watch?v=BGPGknpq3e0

(*) The Genius of Birds – Jennifer Ackerman