30 octobre 2016

À propos des cinq blocages (2)

Encourager le faux-self.
Ce blocage est le premier à defaire. Il est aussi celui qui requiert le plus de réflexion et de remise en cause personnelle. Les fausse croyances personnelles doivent être défiées car elles sabotent notre présent et notre futur par la même. Le faux-self est à l'origine de nos maux. Nous nous sommes construits à l'abri de ce masque qui a faussé nos jugements dans la vie et a détruit notre estime personnelle. Il faut mettre à jour les différences entre ce que nous savons de nous, le vrai-self, tapi dans notre vie privée, ou pire, dans notre profonde solitude, et les mythes du faux-self qui nous limitent et nous consumment à petit feu. En travaillant sur nous-mêmes, et cela peut prendre du temps, nous pouvons créer et développer une nouvelle image, plus réaliste, de nous mêmes. Et avancer dans la vie. Sachant que nous n'avons pas le choix. Donner au faux-self les rênes de notre vie, c'est accrocher nos rêves à une ancre. Et notre bien-être par ailleurs.

Nier ses dons et ses talents.
Ce blocage est délicat car il affirme présomptieusement des "dons" et des "talents" innés. Alors que les surdoués ne se considèrent pas plus intelligents que les autres. Je rappelle que la plupart d'entre eux ne savent pas qu'ils ont une intelligence supérieure à la moyenne. A la limite, peu importe, ils ont le plus souvent composé avec cette douance en réussissant leur vie selon les normes de la société. Pourtant ils ont généralement bridé leur potentiel. Secrètement, dans leur vie privée, certains d'entre eux ont assouvi leur insatiable désir de créer. Les surdoués sont des créatifs et ils doivent créer. Sinon ils seront comme des Formule 1 dans un embouteillage. Un gros potentiel avec une énorme frustration. Attention ! Si vous avez été identifiés "surdoués", suite à un test, ou que vous reconnaissez sérieusement dans la douance, et qu'en même temps, vous considérez que vous êtes nuls et sans talents, vous êtes en presence de votre faux-self. Une machine d'auto-destruction. Vous comprenez alors le travail que vous avez à faire sur vous-mêmes.

Je prends un exemple. C'est une personne proche de moi (qui ne sait pas qu'elle est surdouée). Elle a étudié pendant plus de sept ans l'Histoire de l'Art, le soir apres le boulot, deux fois par semaine. Elle a lu des tonnes de bouquins sur le sujet et visité des dizaines de musées et d'expositions. Quand je lui en parle, elle ne se considère pas comme une experte, ou disons une grande connaisseuse. Dans cet exemple concret, des traits caractérisques du surdoué: il/elle a une expertise (connaissances pointues) mais il/elle ne la considère pas une expertise (auto-dénigrement et perfectionisme), cachée des autres (les collègues de bureau voire l'entourage) car considérée comme un loisir. Il faut vraiment prendre conscience des choses. Le monde actuel regorge de gens compétents et talentueux. Face à eux, des "grandes gueules", des culottés, des escrocs, des incompétents qui remplissent les media et le monde du travail. Je n'exagère pas, ces deux liens vont parler à beaucoup d'entre vous. 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_Dunning-Kruger
https://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_de_Peter

Éviter les risques dans une "vie bien rangée".
Tout est dit. Mettre une couverture sur ce que nous sommes supposés faire n'est pas la bonne solution. Cela engendre beaucoup de frustration. Il faut se lancer et prendre des risques. En lisant ces lignes, certains diront que cela s'applique à tout le monde. Je ne le pense pas. Quand on prend conscience de notre vraie personnalité et de nos talents, on réalise que quelque chose doit se passer. Ecrire ce livre que nous tient à coeur, créer cette entreprise qui nous ressemble tellement, partager notre savoir avec les autres...etc. Cette grande conscience de soi n'est pas donnée à tout le monde. La vie moderne est un grand tourbillon médiatique, virtuel et consumériste qui emporte la masse des gens dans une fuite en avant ou chacun oublie qui il est et pourquoi il est là. Alors action !    

Chercher l'approbation des autres.
Ce blocage est dur à lever car il est ancré en nous. Le faux-self est mis en place très tot dans la vie par la famille et par le surdoué lui-même. Donc chercher l'approbation de ses parents est quelque chose de naturel et d'automatique, mais qui affaiblit notre dynamique et notre potentiel personnel. Au travail, le même cercle vicieux se met en place. On fait plaisir à son superieur sans s'affirmer, en limitant son potentiel et ainsi nous condammant à faire la même chose puisque le dit-patron ne voit qu'un docile employé, sympa mais limité. Je ne parle pas ici du patron pervers narcissique. Il complique la situation car il joue avec les faiblesses de ses subordonnés en détruisant leur personnalité (vrai-self) et leur libre-arbitre.

L'imposture.
Depuis longtemps dans notre vie personnelle, nous avons été limités par des règles dites ou non-dites qui nous disent que nos idées et nos actes "vont trop loin", "sont trop différents", "sont trop intenses" ou "sont trop rapides". Nous avons appris les leçons. Le faux-self encore. Il nous limite jusqu'à nous faire paraitre invisible aux yeux des autres. Alors que ces idées et ses intentions sont encores en nous. Mais cachées du plus grand nombre. Pour nous protéger des attaques et des critiques. L'imposture c'est se sentir "pas assez compétent" dans un domaine que l'on maitrise objectivement ou "trop à l'aise" dans une tache par rapport aux autres. Au contraire des cuistres qui eux avancent tranquillement mais surement dans leur vie. Voir le lien ci-dessus sur l'effet Dunning-Kruger. Ce blocage de l'imposture va de pair avec le perfectionisme. Une impression que le travail n'est jamais assez bien et que l'on est trop facile dans sa réalisation. La procratination vient compléter le tableau. On retarde nos projets car on se sent illégitimes intellectuellement ou, une fois le projet commencé et fini, que l'on pense notre travail pas assez complet, pertinent ou original. Un sac de noeud qu'il faut entreprendre de dénouer rapidement et systématiquement. 

Tous ces blocages sont liés. Ils sont comme un château de cartes. En s'attaquant à leur raison d'être, on entreprend une destruction systématique de l'édifice. Et cela est très exitant et motivant pour avancer dans la vie. Comme une énorme bouffée d'air. Notre seconde vie peut commencer. ("nous avons deux vies, la seconde commence quand on s'apercoit que nous n'en avons qu'une").
 

23 octobre 2016

"Les plus dangereux de nos préjugés..."

"Les plus dangereux de nos préjugés règnent en nous-mêmes contre nous-mêmes. 
Les faire disparaître est un acte fondateur." 
Hugo von Hofmannsthal, écrivain autrichien.

(The most dangerous of our prejudices reign in ourselves against ourselves. 
To dissolve them is a creative act.)

22 octobre 2016

De la part de Charlie Chaplin

"J'ai pardonné des erreurs presque impardonnables, j'ai essayé de remplacer des personnes irremplaçables et oublié des personnes inoubliables.
J'ai agi par impulsion, j'ai été déçu par des gens que j'en croyais incapables, mais j'ai déçu des gens aussi.
J'ai tenu quelqu'un dans mes bras pour le protéger.
Je me suis fait des amis éternels.
J'ai ri quand il ne le fallait pas.
J'ai aimé et je l'ai été en retour, mais j'ai aussi été repoussé.
J'ai été aimé et je n'ai pas su aimer.
J'ai crié et sauté de tant de joies, j'ai vécu d'amour et fait des promesses éternelles, mais je me suis brisé le coeur, tant de fois!
J'ai pleuré en écoutant de la musique ou en regardant des photos.
J'ai téléphoné juste pour entendre une voix, je suis déjà tombé amoureux d'un sourire.
J'ai déjà cru mourir par tant de nostalgie.
J'ai eu peur de perdre quelqu'un de très spécial (que j'ai fini par perdre)...
Mais j'ai survécu !
Et je vis encore !
Et la vie, je ne m'en lasse pas...
Et toi non plus tu ne devrais pas t'en lasser. Vis !!!
Ce qui est vraiment bon, c'est de se battre avec persuasion, embrasser la vie et vivre avec passion, perdre avec classe et vaincre en osant.....parce que le monde appartient à celui qui ose !
La vie est beaucoup trop belle pour être insignifiante !"

Biographie de Charlie Chaplin: https://fr.wikipedia.org/wiki/Charlie_Chaplin

21 octobre 2016

L'esprit, l'âme et le corps

L'homme est composé d'un esprit, d'une âme et d'un corps. L'âme et l'esprit cohabitent dans le corps. L'esprit est ce que l'homme est vraiment, ce qu'il a conscience d'être. L'âme guide l'esprit et donne vie au corps. Le corps est l'habitacle de l'esprit dans le monde physique.

L'esprit est ce que nous sommes vraiment. Il est est le siège de la conscience. Il pense, apprend, raisonne, décide. Il a reçu de nombreux dons : intelligence, logique, mémoire, imagination, aptitude à décider, etc. Donc l'esprit dispose d'une certaine autonomie, d'une certaine liberté. Il a la possibilité de faire des choix. L'esprit est aussi ce qui a des émotions et des sentiments. C'est l'esprit qui ressent l'amour, la confiance, la peur, etc.

L'âme est notre partie mystique. L'âme a la connaissance absolue et la sagesse. C'est la source de connaissance divine à laquelle l'esprit peut se connecter, par la méditation ou la prière par exemple. C'est le guide qui lui fait connaître la vérité et sentir la valeur d'une action ou d'une pensée. C'est en quelque sorte un maître spirituel. L'âme est aussi la vie. C'est l'énergie qui maintient le corps en vie. C'est ce qui fait que les organes fonctionnent "tout seuls". C'est ce qui coordonne les fonctions organiques dans un ensemble cohérent. C'est aussi ce qui les répare en cas de perturbation (maladie ou blessure, par exemple). Si l'âme quitte le corps, nous mourons. De même, la vie se manifeste au moment où l'âme intègre la matière, avant que l'esprit ne s'incarne. Chez un homme, l'âme est une sorte d'intermédiaire, de "médiateur" entre l'esprit et le corps. L'esprit est immatériel, et le corps est matériel. L'âme permet à l'esprit de pouvoir être relié à un corps, de l'habiter et de l'utiliser.

Le corps est l'habitacle de l'esprit dans le monde physique. L'esprit habite le corps. Il y est un peu comme dans une maison. L'esprit est le plus souvent intégré au corps, mais il lui est possible d'en sortir momentanément dans certains cas. Le corps est le véhicule de l'esprit dans le monde physique. En effet, c'est en déplaçant le corps que l'esprit peut se déplacer dans le monde matériel. Le corps est la protection de l'esprit. Car l'esprit n'est pas d'une nature adaptée au monde physique. Il lui faut donc une sorte de vêtement spécial, comme il en faut un quand l'homme va dans un monde différent du sien (espace, fonds marins, etc.). Le corps est aussi ce qui relie l'esprit au monde extérieur. C'est par son intermédiaire que l'esprit en prend connaissance (par les perceptions telles que la vue, l'ouïe, le toucher, etc.). Et c'est en utilisant le corps que l'esprit peut agir sur le monde physique : déplacer des objets, transformer la matière, etc.

Chacun peut comprendre par un raisonnement ce que sont l'esprit, l'âme et le corps en lui. Nous pouvons observer ce que nous sommes pour mieux nous comprendre. Nous avons des opinions, des idées, des sentiments. Nous avons aussi des souvenirs, une personnalité, un caractère. Nous pouvons évoluer et chercher à nous améliorer. Nous avons la conscience d'exister. Cet être conscient est ce qu'on appelle l'esprit.

Notre corps peut se transformer : nous pouvons vieillir, bronzer, nous blesser ou perdre une main. Mais nous sommes pourtant toujours la même personne. Donc nous ne sommes pas le corps. Nous sommes vivants. Mais nous ne maîtrisons pas cette vie qui est en nous. Le corps et les organes fonctionnent sans qu'on y pense. Nous pouvons très bien vivre sans chercher à savoir comment ça se passe à l'intérieur. Donc, nous ne sommes pas aux commandes de la vie qui anime le corps. Il y a autre chose, comme un chef d'orchestre qui anime et gère les fonctions organiques.

Au fond de nous, nous ressentons parfois quelque chose de particulier. C'est comme une petite voix qui nous dit que nous avons mal agi dans telle circonstance, par exemple. Elle peut aussi nous orienter vers un choix que notre raison ne comprend pas. Ou elle peut nous faire comprendre une vérité qui nous surprend, comme si quelqu'un nous l'enseignait. Cette voix qui nous accompagne est différente de nous et peut nous guider si nous l'écoutons. En dehors du corps et de l'esprit, il y a donc la vie et un guide spirituel en nous. Ce sont des éléments parfaits. C'est ce qu'on appelle l'âme.

Cinq blocages majeurs à connaître (1)

En explorant son passé et en laissant la porte ouverte sur l'avenir, vous vous rendrez compte que l'on peut échanger sa rancoeur contre de l'espoir. Et même encore mieux, sa colère et sa peur peuvent se transformer en motivation et en détermination. Cela peut paraître bizare, mais il y a une réunification qui se passe à l'intérieur de nous. Les esprits libres qui étaient étouffés durant notre enfance ont été réunifiés avec les adultes indépendants que nous sommes devenus ou que nous sommes sur le point de devenir. 

Les blocages qui enterrent l'identité sous des couches de comportements interdits de type "je devrais" et "je ne devrais pas" asservissent le self, s'opposent à ses dons, et en fin de compte font de l'ombre à l'âme. Ironiquement, tolérer le faux-self pendant si longtemps et rester loyal au script normatif de la société, nous font ressentir de plus en plus invisibles dans la société. Ils existent cinq principaux blocages qui asservissent le self et éclipsent notre âme. Il faut les reconnaître et les éviter pour pouvoir pleinement accepter notre douance:
  • Encourager le faux-self;
  • Nier ses dons et ses talents;
  • Éviter les risques dans une "vie bien rangée";
  • Chercher l'approbation des autres;
  • L'imposture.
Chacun de ces blocages est équitablement affaiblissant, mais avec du temps et des efforts nous pouvons développer des stratégies pour minimiser leurs effets. Comme c'est souvent le cas, le premier pas implique d'identifier leur présence ce qui est déjà une étape majeure vers notre épanouissement.

17 octobre 2016

Ballade pour une colombe

Pause musicale. Un de mes artistes préférés, Serge Lama. Un pur régal, les textes et l'interprétation. Ici la chanson "Ballade pour une colombe" avec les paroles. Pour les plus gourmands, le concert dans son intégralité, enregistré au Québec en 1997.

https://www.youtube.com/watch?v=wvDrU8I87bU

Elle a le duvet blanc et tiède des colombes
Si pâle qu'on dirait qu'elle sort de sa tombe
D'ailleurs vous voyez bien qu'elle ne sort que la nuit
Elle bouge des cils sans bouger les paupières
On dirait que Rodin l'a sculpté dans la pierre
Et qu'avec les années une source a jailli

Quoi ! Vous pensez que je l'aime !
Non, je ne vous dirais rien
Quand on aime à ce point
On le garde pour soi
Quand on aime à ce point
On est un hors-la-loi

J'ai peur en lui disant tous les mots qui me hantent
De découvrir soudain qu'elle est bête et méchante
Et que ses dents de lait cachent des dents de loup
J'aime mieux l'adorer comme un temple magique
Mais si vous me voyez certains soirs, nostalgique
Ne me demandez plus si je m'ennuie chez vous

Quoi ! Vous pensez que je l'aime !
Non, je ne vous dirais rien
Quand on aime à ce point
On le garde pour soi
Même chez ses copains
On est un hors-la-loi

Elle a le duvet blanc et tiède des colombes
Si pâle qu'on dirait qu'elle sort de sa tombe
D'ailleurs vous voyez bien je ne sort que la nuit

Le concert: https://www.youtube.com/watch?v=-b4MtYJIMmA


À propros du mot "Sérendipité"

La sérendipité est le fait de réaliser une découverte scientifique ou une invention technique de façon inattendue à la suite d'un concours de circonstances fortuit et très souvent dans le cadre d'une recherche concernant un autre sujet. La sérendipité est le fait de "trouver autre chose que ce que l'on cherchait", comme Christophe Colomb cherchant la route de l'Ouest vers les Indes, et découvrant un continent inconnu des Européens. 

L'auteure Sylvie Catellin définit ce mot comme la "découverte faite par le concours du hasard mais aussi de la sagacité". Le physiologiste américain, Walter Bradford Cannon, donna de la sérendipité la définition suivante : "La faculté ou la chance de trouver la preuve de ses idées de manière inattendue, ou bien de découvrir avec surprise de nouveaux objets ou relations sans les avoir cherchés". Le mot anglais "serendipity" est un des vingt mots mondiaux les plus difficiles à traduire, à côté de "spam", "kitsch", etc., aussi les traducteurs  imaginent-ils des périphrases qui sont toutes plus ou moins des contresens : "heureuse coïncidence", "bonheur fortuit", "une découverte par mésaventure"; "la pensée par induction" et "imprévu créateur". L'Office québécois de la Langue Française conseille "fortuité", définie comme le "fait de trouver quelque chose alors même qu'on recherche autre chose". À noter que dans les pays anglo-saxons, les Serendipity shops sont des boutiques où l'on trouve des idées inattendues de cadeaux. 

Quoique je fasse dans ma vie, je laisse toujours une place au hasard et à l'imprévu. Cela m'a joué des tours quelques fois, mais je dois avouer que cela m'a généralement réservé de bonnes surprises. Essayez !

Book Smarts vs Street Smarts

J'ai trouvé un article paru sur un site américain (*) qui parle de l'intelligence livresque/encyclopédique ("book smarts") et de l'intelligence de la rue ("street smarts", débrouillardise). Voici ce que j'en ai retenu:

Pour cet auteur la débrouillardise (street smarts) a plus de valeur que l'intelligence académique (book smarts). Être débrouillard pour lui, c'est avoir une conscience aiguisée des situations de la vie. Vous pouvez évaluer l'environnement ou vous évoluez ainsi que les personnes qui y vivent. De plus, vous pouvez estimer les points de vue des uns et des autres.  Être dans la rue ou sur le terrain, selon la métaphore utilisée (street smarts), demande de votre part à apprendre à faire confiance à votre propre jugement sur les gens et les problèmes. Cette aptitude a une grande valeur dans la vie ou que vous soyez. La débrouillardise (street smarts) vient de l'expérience. Cela veut dire qu'il faut apprendre des choses qui nous arrivent dans la vie, bonnes ou mauvaises, y penser, et apprendre à s'améliorer à partir de ces expériences. La principale différence entre l'intelligence de la rue (street smarts) et l'intelligence livresque (book smarts) c'est ce qui est au centre de cette intelligence. Dans la rue, c'est vous. Dans un livre, vous essayez de comprendre la pensée de quelqu'un d'autre sur le monde, et en faisant de la sorte vous êtes malgré tout loin d'une expérience personnelle. "Street smarts" veut dire que vous vous êtes mis en danger et que vous avez survécu. Et que peut-être vous vous êtes épanoui. Ou alors que vous avez pris des coups. Vous avez été testé et vous serez armé quand vous serez testé à nouveau. Être débrouillard (street smarts) peut mené à être cultivé (street books) car le débrouillard sent ce qui peut marcher et ce qui ne marche pas et s'adapter ainsi suivant la situation. L'intelligence académique (book smarts) signifie que quelqu'un est bon à suivre les règles, qu'il a toujours eu des bonnes notes à l'école, qu'il a toujours été assis au premier rang, et qu'il a aimé surement les mots croisés. Ils aiment les choses qui ont des réponses exactes. Il aime croire que son niveau d'intelligence lui permet, d'une certain facon,  de compenser son manque d'expérience dans la vraie vie. 

L'auteur de l'article précise qu'il est lui-même un amoureux des livres et possède des diplômes universitaires (sic), ce qui pourrait le ranger dans la catégorie des "book smarts". Mais Il conclue en disant que "c'est cette connaissance, au service de sa débouillardise (street smarts), qui explique les choses qui a réalisé dans la vie" (ouah!).

Cet article énumèrent des clichés sur les amoureux des livres, les introvertis, les surdoués (souvent les mêmes personnes d'ailleurs). Mais bon, malgré tout ça, il met en évidence deux problèmes que beaucoup de surdoués rencontrent dans leur vie, c'est de comprendre les règles de la vie en société et de savoir "jouer le jeu" (au travail par exemple). Pour moi, la culture c'est très important (book smarts) et la débrouillardise (street smarts) c'est quelque chose qui vient la compléter. Et pas l'inverse. La "petite frappe" qui fait ses affaires dans la rue est sûrement débrouillard, mais il finira un jour au l'autre en prison. Le "rat de bibliothèque" qui ne sort jamais n'a pas de grande perspective dans la vie, hormis sa passion de lire et de chercher, ce qui est déjà pas mal. Pour les surdoués, c'est évidemment la débrouillardise dans la vie de tous les jours qui fait défaut. Il faut y travailler pour éviter de se noyer dans nos émotions et perdre ainsi le fil de notre destinée. A bon entendeur...

(*) http://scottberkun.com/2010/book-smarts-vs-street-smarts/
 

15 octobre 2016

Réponses aux dix critiques (2)

Face aux dix critiques auxquelles les surdoués font face dans leurs vies, ils doivent adopter une attitude positive, garder le contrôle de leur intégrité et rester concentrés sur leur but dans la vie, et non pas se disperser et se tourmenter pour rien. Voici quelques idées de réponses face aux critiques ("street smarts"):

"Pourquoi ne ralentis-tu pas ?" = "Aller vite est normal pour moi."

"Tu te soucies de tout." = "Oui, je suis une personne préoccupée et de grande moralité."

"Ne peux-tu pas t'en tenir à une chose ?" = "Non, sûrement pas."

"Tu es si théatral et dramatique." = "Oui, mes sens et mes sentiments sont aiguisés."

"Tu fais tout de la façon la plus dure." = "Je vois que vous comprenez que l'excellence est difficile."

"Tu es si exigeant !" = "Je sais ce que je veux."

"Ne peux-tu être jamais satisfait ?" = "Bien sûr, ma satisfaction me vient de différentes façons."

"Tu es si motivé !" = "Oui, Je suis concentré et j'ai beaucoup à faire."

"D'où tu as ces idées folles ?" = "Elles viennent directement de la source."

"Qui crois-tu que tu es?"  = "Un humble surdoué se doit d'être utile."


Citation à méditer

"Tout ce dont vous avez besoin est déjà en nous." 

(Everything You Need Is Already Within You)


Jumpy, "le chien le plus intelligent du monde"

https://www.youtube.com/watch?v=m3dec8EOp6A

Quand je regarde cette vidéo sur "le chien le plus intelligent du monde", je ne peux pas m'empêcher de penser au temps qu'il a fallu à son maître pour lui apprendre à faire ça et bien d'autres chose d'ailleurs (voir sur la chaine Youtube du Monsieur). 

Les chiens et les chats sont intelligents, comme les animaux en général. Ils ne s'auto-détruisent pas. Ils respectent une horloge interne et un tropisme propre à leurs espèces. Dans le cas présent, le signe de l'intelligence de ce chien est de "pouvoir écrire" son nom (?), sous la commande d'un petit bâton qui lui indique d'aller vers le haut, le bas, à gauche, à droite... Il est plus intelligent que son maître, c'est sûr. Il serait prêt à faire n'importe quoi pour faire plaisir à l'égo surdimmensioné de cet humain. Est-ce que son maitre sait aboyer ? Ce qui serait probablement un signe d'intelligence pour son chien. 

Je suis certain que ce chien est heureux. Il remue la queue. Il est content de faire plaisir à son maître. Mais ne serait-il pas plus heureux d'être un chien vivant sa vie de chien (sic) avec un (autre) maître (courir dans la nature, ronger un os, aboyer, regarder les autres chiens) que de joueur à l'humanoïde pour le dit-maître ? Pourquoi toujours vouloir agir, intervenir, chasser, pêcher, abattre, détruire, couper, dresser ce qui nous entourent ? Let it be !

Vanilla Sky

Vanilla Sky est un bon film. Tom Cruise joue très bien (ainsi que les autre acteurs d'ailleurs). Les scènes devant le miroir et avec son masque sont brillantes. Bien sûr, le rapprochement avec le vrai et le faux-self sont évidents, c'est pourquoi je vous conseille de le regarder tranquillement. Faites tomber votre masque ! 

Synopsis: David Aames est un jeune éditeur de New York, il rencontre une femme, Sofia, par l’intermédiaire de son ami Brian. Alors qu’ils tombent amoureux et semblent filer le parfait amour, David se dispute avec Julie, son ex, au volant de sa voiture. Un grave accident cause la mort de Julie et David se retrouve défiguré. Sa vie bascule totalement, Sofia l’évite et les gens le repoussent. Mais un beau matin, cette dernière le réveille et lui montre son amour. Il apprend également que la chirurgie esthétique va lui permettre de retrouver son ancien visage. Est-ce un rêve ou la réalité ? 

Les premieres minutes du film dans une ville de New-York...sans habitants.
https://www.youtube.com/watch?v=kagVPRjH0lE



Le faux-self

Le terme self est la traduction anglaise du soi. Le pédiatre britannique, Donald Woods Winnicott, a distingué le "vrai-self" du "faux-self": Le vrai-self désigne l'image que le sujet se fait de lui-même et qui correspond effectivement à ce qu'il est et perçoit à travers une réaction adaptée. Le faux-self désigne une instance qui s'est constituée pour s'adapter à une situation plus ou moins anormale et contraignante. L'image qui est alors en cause est défensive et fonction de réactions inadaptées de l'environnement et est surtout représentative d'un rôle qu'on lui aurait imposé. Par ailleurs, les rapports entre "vrai" et "faux-self" évoluent tout au long de la vie, en termes d'adaptation à l'environnement ou avec l'aide du travail thérapeutique. Winnicott distingue cinq degrés d'organisation du faux self :
  • À l'extrême, c'est le faux-self que l'on prend pour la personne, le vrai self inapparent restant dissimulé. Cependant, il manque au faux-self « ...quelque chose d'essentiel. ». Socialement la personne est ressentie comme fausse. Le faux-self a entièrement recouvert la personnalité, laissant en toute situation une impression de 'fausseté' dans la relation. Le vrai-self est totalement dissimulé aux autres. L'individu souffre de la situation qu'il subit en société: la tension entre "vrai" et "faux-self" crée un handicap dans sa vie sociale;
  • Le faux-self protège le vrai-self qui reste virtuel. C'est « ...l'exemple le plus clair d'une maladie clinique organisée dans un but positif : la préservation de l'individu en dépit des conditions anormales de l'environnement. ». Le faux-self, pour préserver l'individu d'un environnement jugé nocif, maintient le vrai-self sous protection;
  • Plus proche de la santé, le faux-self prend en charge la recherche des conditions qui permettront au vrai-self de « recouvrer son bien ». Son bien, à savoir son identité propre. Le faux-self tente de trouver une adaptation avec l'environnement pour permettre au vrai-self de s'exprimer;
  • Encore plus proche de la santé, le faux-self « ...s'établit sur la base d'identifications... ». Des identifications tiennent lieu de faux-self. Le vrai-self parvient à s'exprimer relativement facilement à travers elles;
  • Chez une personne en bonne santé, le faux-self est constitué de ce qui organise « ...une attitude sociale polie, de bonnes manières et une certaine réserve. ». C'est cette politesse qui permet la vie en société. Le faux-self autorise l'expression en société par une attitude a priori polie, des manières sociales adaptées aux autres et respectant les conventions. Il établit le contact, maintient la distance et préserve l'intimité. Le vrai-self peut s'exprimer dès que l'individu le souhaite, et avec qui il le souhaite. Pour un surdoué, ce stade peut être entretenu par la mise en place d'une intelligence pratique ou "street smarts".

S'adapter, le vrai ennemi

Les enfants surdoués ont la volonté de s'intégrer à un groupe, mais à quel prix ? Si certains travaillent durs pour s'adapter aux autres, spécialement lorsqu'ils se sentent très différents des autres, une auto-censure peut en résulter. Dans leur tentative désespérée d'appartenir, beaucoup de jeunes "bien-intégrés" et surdoués plus âgés ont abandonné ou perdu contact avec leur personnalité profonde. S'adapter coûte cher lorsqu'il s'agit de vendre son âme. C'est une marche de funanbule sans fin pour les surdoués. Donner les rênes de sa vie aux faux-self, c'est comme attacher nos rêves à une ancre. Nous ne pouvons nous échapper de la responsabilité qu'offre soit notre potentiel soit nos besoins intérieurs. La plupart d'entre nous avont hâte d'être acceptés et soutenus, approuvés pour ce que nous sommes et ce que nous pourrions accomplir. Cependant nous vivons dans un vrai monde tel qu'il est, non tel qu'il devrait être.

A des degrés différents, nous vivons tous des rejets. Mais lorsque les critiques attaquent notre nature profonde et quand elles fleurissent autour de nous continuellement, elles ont tendance à se cramponner comme des mollusques, contaminant l'intégrité de l'image de nous-mêmes et la qualité de notre dialogue interne. Même à l'âge adulte, à chaque fois que notre égo prend un coup, que le vent nous bouscule et que nous faisons un effort pour respirer, soudainement nous nous sentons  affaiblis et vulnérables. Après des années, les dix critiques se sont déguisées, ont pris l'apparence de nos propres opinions, nous censurant sous la voix de notre faux-self. Ces critiques creusent des trous dans notre confiance en nous car nous avons oublié qu'elles ont été crées par d'autres. Le faux-self est un adversaire puissant, celui dont la langue aiguisée peut être entendu dans chaque situation de doute de soi, un ennemi qui nous tient éloigné de notre vrai moi et quelque fois nous éloigne des autres aussi. 

Néanmoins, le faux-self est simplement le complice de notre réel ennemi. Le vrai ennemi -s'adapter- mène une sorte de guérilla, se parant dans un brouillard épais, évitant la confrontation direct. C'est pourquoi il  est si important de confronter les critiques du faux-self qui  souvent manigance pour empêcher un développement personnel. Nous pouvons apprendre à nous occuper du faux-self selon nos propres conditions car nous pouvons entendre sa voix. Nous pouvons nous sensibiliser à son influence si nous apprenons à reconnaître sa tactique qui est de nous critiquer avec sa petite voix étouffée comme l'animateur de la radio de notre esprit, avec sa propangande qui est subtile et séductrice autant qu'elle est dangereuse. Jusqu'à ce que nous entendions ces critiques pour ce qu'elles ont, à savoir la voix intérieure de la désapprobation, nous sommes condamnés à vivre notre vie en étant constamment trompés par ces mensonges.

Que faire, alors, si l'on veux s'adapter et rester vrai pour soi-même ? Est-ce vivre  une version diluée de notre vie possible lorsque la réalisation de soi pèse dans la balance ? Il faut être honnête, et sans être agressif  ou irrespecteux, les surdoués mènent un curieuse vie. Par conséquent, nous pouvons nous attendre à ce que parfois les autres nous considèrent comme des curiosités. Mais ne serait-ce pas sympa si nous pouvions vivre notre curieuse vie sans être blessés par les remarques hostiles et les fausses étiquettes ? 


12 octobre 2016

The Rising

Pause musicale. Bruce Springteen a composé une chanson qui s'appelle "The rising". On pourrait traduire ce titre par "la rébellion, le soulèvement". En fait, il a crée ce morceau pour des raisons patriotiques, mais j'en parle ici dans le sens de "rebéllion" contre notre "faux-self", ce masque qui nous impose de paraître différents que ce que nous sommes réellement. La chanson est interprétée par Sting. 


Can't see nothin' in front of me
Can't see nothin' coming up behind
Make my way through this darkness
I can't feel nothing but this chain that binds me
Lost track of how far I've gone
How far I've gone, how high I've climbed
On my back's a sixty pound stone
On my shoulder a half mile of line
Come on up for the rising
Come on up, lay your hands in mine
Come on up for the rising
Come on up for the rising tonight
Left the house this morning
Bells ringing filled the air
I was wearin' the cross of my calling
On wheels of fire I come rollin' down here
Come on up for the rising
Come on up, lay your hands in mine
Come on up for the rising
Come on up for the rising tonight


La découverte de soi

Notre expérience de vie est inévitablement faîte de routes hasardeuses et imprévisibles, quelque part entre le déni de soi et la prise de risque inconsidérée. Nous pouvons sérieusement nous demander "quelle est la route qui mène les surdoués vers l'accomplissement de soi sans s'enfermer complètement dans la solitude ? La réponse est dans la découverte et la compréhension de soi. 

Ceux qui prennent le temps de découvrir qui ils sont vraiment et de faire la paix avec leur personnalité, gagnent un net avantage dans leur tentative de se diriger dans la bonne direction. Finalement, nous pouvons être amenés à adorer nos vies d'aventuriers, ouvertes à de nouvelles opportunités qui correspondent à nos qualités et nos compétences. Cette libération nous rend extraordinairement vivants. Ce sont ces réunions passagères avec notre âme profonde que nous libère. Une citation de C. Day Lewis, le poète britannique exprime bien cela : "Ô rêves, ô destinations"

Pendant que nous sommes amenés à nous connaitre pleinement, nous pouvons faire des changements dans la mise en pratique de nos énergies créatrices. Nous avons été catalogués dans des rôles non gratifiants, que ce soit comme employé sous la coupe d'un petit chef, comme mère quadra dans un travail sans issue, ou comme retraité qui s'ennuie dans  les réunions de seniors. Ainsi nous pouvons découvrir que nous allons dans la mauvaise direction.

Deviens qui tu es vraiment !

L'une des principales clés de la libération personnelle, c'est la maîtrise de soi. Il faut garder à l'esprit que c'est un processus et pas un évènement, car les critiques intériorisées prennent du temps à s'effacer et un certain effort de conscience est nécessaire. Récupérer la pleine mesure de ses capacités n'est jamais le résultat d'un simple vœu de liberté ou d'épanouissement. Cependant, savoir que l'on n'est pas un grimpeur isolé sur un éperon rocheux peut aider. En commençant à reconnaitre d'autres adultes surdoués, petit à petit, on entend de plus en plus sa vraie voix, comme un écho, et finalement on se surprend à croire en elle. En libérant la fréquence de son âme, on va invariablement découvrir d'autres personnes qui fonctionnent au même rythme de vie. Il est essentiel de se rappeler de travailler avec, et non autour de sa propre particularité. Il ne s'agit pas d'être spectateur, mais de prendre possession de ses capacités. Elles sont uniques et doivent être préservées et délivrées, c'est-à-dire partagées avec les autres. Ses dons ne se trouvent chez aucune autre personne avec leurs particularités et dans cette unicité. Tandis que la tache collective des surdoués est le progrès de la civilisation, notre défi individuel est de devenir l'individu le plus complet possible dans une vie entière, ce qui est, bien sûr, le signe de la réalisation de notre douance. 

Prenons l'exemple aberant de Picasso. Sa mère avait de grandes ambitions pour son fils quand il était jeune. Elle lui disait: "si tu deviens soldat, tu seras général. Si tu deviens moine, tu seras pape." Le petit Picasso lui répondit malicieusement: "si je deviens peintre, je serais Picasso". Voilà, l'idée est là: devenir qui nous sommes vraiment.

Dix critiques envers les surdoués (1)

Il existe dix critiques de base que les surdoués entendent et subissent constamment. Bien que ces remarques soient le plus souvent dites sans intention de blesser, elles ne sont pas bégnines ou facilement écartées car elles perçent la peau susceptible du surdoué. Ces critiques sont des réflexions exterieures que les adultes surdoués internalisent systématiquement. Ce sont des freins de toute une vie qui interromptent le courant d'un potentiel bourgeonnant. Les voilà de la moins importante à la plus blessante, qui est la plus destructive pour l'amour-propre:

  •     "Pourquoi ne ralentis-tu pas ?
  •     "Tu te soucies de tout."
  •     "Ne peux-tu pas t'en tenir à une chose ?"
  •     "Tu es si théatral et dramatique".
  •     "Tu fais tout de la façon la plus dure".
  •     "Tu es si exigeant !"
  •     "Ne peux-tu être jamais satisfait ?"
  •     "Tu es si motivé !"
  •     "D'où tu as ces idées folles ?"
  •     "Qui crois-tu que tu es?" 

Comme par magie, quand il n'y a plus d'ennemi à l'intérieur de soi, il y en a beaucoup moins au-dehors. Partir en guerre inutilement et sytématiquement nécessite beaucoup d'énergie. Franchement, nous ne pouvons pas nous permettre de tels actes d'auto-sabotage. Beaucoup d'entre nous ont appris à nous défendre contre ces critiques à l'aide de remarques intelligentes ou de furtives retraites embarrassées. Avec du temps, en étant bien informés sur notre fonctionnement et en écoutant notre voix intérieure, nous pouvons arrêter d'être conditionnés et de nous conformer à la norme ambiante. Le but est de ne pas appuyer sur notre propre klaxon, mais de nous fortifier avec des informations précises. Lorsque les stéréotypes disparaissent, nous allons commencer à réparer les dégâts, à nous redynamiser et à nous engager vers une individualité et vers plus de liberté. Ensuite, il ne sera pas si difficile de trouver le courage d'exprimer nos dons avec autorité, de dire oui à des opportunités quand elles seront bonnes pour nous et non quand elles ne le seront pas. Et nous ne serons plus jamais blessés par des critiques imméritées.



Jonathan Livingston le goéland

Conseil lecture. "Jonathan Livingston le goéland" est un petit récit à lire pour s'évader. Son auteur, Richard Bach, l'a dédicacé « à ce Jonathan le Goéland qui sommeille en chacun de nous ».Voici le synopsis du livre et bonne lecture:

Décidément, Jonathan Livingston n 'est pas un goéland comme les autres. Sa seule passion : voler toujours plus haut et plus vite, pour être libre. Mais cet original qui ne se contente pas de voler pour se nourrir ne plait guère à la communauté des goélands. Condamné à l'exil, seul, Jonathan poursuit ses découvertes, sans peur, sans colére. Il est seulement triste de ne pouvoir les partager, jusqu'au jour où il rencontre des amis. Jonathan apprend alors à briser les chaînes qui emprisonnent son corps et ses pensées. Ce livre, drôle et poétique, est un hymne à l'amour et à la liberté !


2 octobre 2016

Une expérience douce-amère

La douance peut être à la fois une bénédiction et une malédiction, une force positive et une force négative dans la vie. Pourtant, elle est sans aucun doute une force réelle, consciente et inconsciente. Bien plus qu'un ensemble de qualités distinctes, la douance est un état d'être, une existence à part entière. Nier ces capacités, c'est nier la part existentielle de notre être, c'est sentir que l'on n'existe pas pleinement. Le surdoué non identifié trouve souvent ses traits dérangeants et inadaptés, car ils lui causent plus d'inconfort que de satisfaction. Il a l'impression de voir les choses à l'envers, tant son approche des choses est différente. Une étrange impression d'être comme un jouet monté à l'envers. Une volonté profonde de transformer des points négatifs en points positifs le pousse à éliminer les obstacles qui nuisent à sa vision des choses et qui empêchent l'émancipation de ses dons. La confiance est l'élément clé. Une confiance ravivée dans la vie et dans ses opportunités permet d'éviter de devenir une victime du cynisme. Ainsi, le surdoué qui se découvre doit suivre certaines règles:
  • -Découvrir qui il est et qui il n'est pas;
  • -Faire la paix avec sa nature propre, passé et présente;
  • -Trouver de nouvelles façons de laisser ses dons être des atouts, et non pas des défauts;
  • -Éviter les forces mortifères de l'auto-sabotage et de l'oppression venant des autres;
  • -Changer sa façon d'utiliser ses dons;
  • -Apprendre à faire confiance et coopérer avec sa boussole intérieure;
  • -Clarifier et mettre en oeuvre sa mission de vie, ce qu'il veut faire dans la vie.
L'expérience de vie d'un surdoué est la plupart du temps une expérience douce-amère. Pourtant, cette amertume n'est pas nécessaire. Elle est faite de décalage, d'incompréhension, de stéréotype, qui polluent la vie quotidienne et à la longue, la vie entière. Le chemin vers la lumière pour un surdoué est solitaire. Comme tout travail d'introspection d'ailleurs. Un psy peut l'y aider, mais il ne faut pas se faire d'illusion, en France, c'est le désert. Á part des personnes comme Jeanne Siaud-Facchin qui semble être la plus visible aujourd'hui, il y a de grandes chances d'être diagnostiqué(e) bipolaire par tous les autres.  Aux États-Unis, la douance est étudiée et diagnostiquée depuis longtemps. Je pars du principe ici que vous n'ayez pas développé une névrose durant les longues années et les décennies qui séparent votre enfance et le moment présent et que vous soyez effectivement devenu bipolaire ou psychopathe. Rires.

J'espère que ce blog, comme d'autres, contribuera à aider à la compréhension de la douance. Il est vraiment important d'arrêter le gaspillage. Il faut sauver le surdoué Ryan.

1 octobre 2016

Une définition de l'intelligence par Friedrich Nietzsche

Friedrich Nietzsche compare l'intelligence à un cheval fou. Je vous livre brut de décoffrage la citation, j'en reparlerai plus loin dans le blog. Imaginez Fabrice Luchini vous la réciter avec son style inimitable. Voici la citation:

"L'intelligence est un cheval fou, il faut apprendre à lui tenir les rênes, 
à le nourrir de bonne avoine, à le nettoyer, et parfois à utiliser la cravache. "

Volutes

Pause musicale. Un clin d'oeil à Alain Bashung. Un poète moderne qui a écrit les paroles de la chanson "Volutes" en maniant les mots et leurs sens avec beaucoup de talent.

https://www.youtube.com/watch?v=JFDYfhhHEk8

" J’cloue des clous sur des nuages
Un marteau au fond du garage
J’cloue des clous sur des nuages
Sans échafaudage"

Cinq vérités sur la douance

5 vérités de base sur la douance:
  • Être surdoué veut dire être inévitablement différent de différentes façons; Ces différences ne sont pas des défauts, mais sont en fait des qualités et les fondations de l'excellence;
  • Occassionellement les autres ne comprennent pas et tentent d'entraver les efforts visionnaires du surdoué. Le surdoué doit acquérir des actuces (street smarts/débrouillardise) pour se comporter face à cette opposition et y laisser le moins de plumes possible;
  • Bien que les adultes surdoués soient intelligents et créatifs, découvrir et réaliser leur mission dans la vie est une tâche rigoureuse qui peut prendre plusieurs années à se réaliser. Il faut être patient;
  • La culture d'un haut potentiel est nettement mise en valeur en trouvant un mentor et quelques pairs dont le soutien doit être dénué de jalousie ou d'intéréts personnels;
  • Le surdoué doit découvrir son centre spirituel. Il lui servira de ressource fondamentale pour s'orienter dans la vie, pour s'affirmer et comme source d'inspiration.

La douance: bénédiction ou malédiction ?

Il y a peu de surdoués qui aient été approchés jeunes et à qui ont aient dit "vous avez des dons qui vous rendent spéciaux, uniques et particuliers. Ils peuvent vous rendre aussi très vulnérables". En tant que surdoués, personne ne nous a supporté dans nos efforts pour grandir avec nos capacités. Personne ne nous a parlé de notre personnalité et que nos besoins étaient inextricablement liés à nos traits de surdoués. Est-ce que quelqu'un a mentionné que nos nombreux changements de carrières étaient courants chez les surdoués, que les gens comme nous prospérent dans le changement et les défis. Personne ne nous a suggéré que nos différences de "droles de canards", notre perfectionisme, nos excitabilités, notre sensitivité et notre motivation évidentes pouvaient être ce qui étaient le plus vrai en nous et pas le plus mauvais. Il n'y a pas de refuge pour les adultes surdoués. Il faut composer avec les autres. Il faut s'approprier les traits qui nous font surdoués. Et il ne faut jamais perdre de vue deux choses importantes: 
  • la négligence de soi et l'acceptation d'une fausse personnalité (faux-self), comme rempart à l'hostilité ambiante, tuent le potentiel du surdoué;
  • connaitre la vraie signification de la douance est la seule façon d'ouvrir de nouvelles voies.
Si être surdoué est plus une bénédiction qu'une malédiction, il faut être serieux sur ce que nous voulons supporter et sur la route que nous voulons prendre. L'idée à retenir est que résister à nos dons est le choix d'ignorer la vraie force de nos capacités.

Le complexe de l'albatros chez le surdoué

Dans le poème, "L'Albatros", Charles Baudelaire utilise une métaphore pour illustrer la condition du poète parmi ses contemporains. Comme un albatros, capturé par l'équipage d'un navire qui le ridiculise et le maltraite, le poète est marginalisé et ses aspirations sont incomprises par la société.
Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

À peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

Baudelaire, Les fleurs du mal.

Sans être forcément un génie dans ses actes quotidiens, le surdoué lambda a une sensitivité exarcébée et une vie intérieure plus riche que la moyenne ce qui le pousse à exposer des idées originales et à s'intéresser à tout ce qui l'entoure. Cela produit un décalage avec son entourage. Pas nécessairement dans le milieu familial car la douance implique une part de génétique, donc d'autres membres de la famille sont surdoués, ce qui crée des compatibilités intellectuelles entre eux. Le décalage se ressent surtout à l'extérieur de ce cercle familial (amis/travail).

Dans ce monde, le surdoué peut ressentir l'embarras et l'handicap de l'albatros qui marche maladroitement sur le pont du bateau. Alors qu'il est majestueux, une fois dans les airs. Face à cette incompréhension et cette hostilité du monde extérieur, les enfants surdoués peuvent développer le "complexe de l'albatros", une inhibition intellectuelle, un renoncement à exploiter leurs ressources intellectuelles car ils les voient comme la cause de leurs problèmes avec les autres. Cette défense se met en place durant l'enfance. Elle dure toute la vie, sauf si l'on découvre sa douance et que l'on fait voler en éclat ce masque. Réfléchissez-y !