11 décembre 2016

Dans les transports...

Pourquoi est-on si imaginatif en regardant par la fenêtre d'un train. Nous sommes nombreux à laisser notre esprit divaguer, c'est normal et ça peut même être bénéfique. Dans le train, dans le bus, la place près de la fenêtre est la plus convoitée. Là, peu importe le bruit ambiant, les allers et venues, les arrêts, le spectacle de la fenêtre est captivant et celui qui se joue dans notre tête, plus encore. Mais que se passe-t-il dans notre cerveau à ce moment-là? Sommes-nous plus créatifs? Plus imaginatifs? Grâce aux neurosciences, plusieurs hypothèses sont possibles.

Notre cerveau est bercé par le train.
Dans le train, regarder par la fenêtre est souvent la seule chose que nous avons à faire. Notre attention est focalisée sur le paysage. Cependant, impossible de le fixer, il défile. C'est pourquoi on va plutôt se concentrer sur soi. Cela ressemble à un état proche de l'endormissement, renforcé par le balancement très lent du train. Notre cerveau oscille sur différentes fréquences suivant les moments d'éveil et de sommeil. Pour communiquer entre elles, les neurones doivent osciller sur une même fréquence, on appelle cela les ondes neuronales. Une étude scientifique a montré que le bercement qui nous endort pouvait aussi permettre que les ondes neuronales se synchronisent. Comme lorsque nous nous endormons, notre imagination est plus féconde.

Notre cerveau entre en méditation.
Cet état est à rapprocher à de la méditation de pleine conscience dont les effets bénéfiques sur le cerveau sont reconnus. Le système sensoriel visuel qui est sollicité dans le train pourrait permettre de centrer l'attention et d'initier la "plasticité" nécessaire à la créativité. Centrer son attention sur la vitre du train, permet à l'esprit de se détacher et de sortir d'un contexte stressant.

Notre cerveau se promène librement.
Le "mind wandering", littéralement "l'errance/la divagation de l'esprit" est un état de rêverie sans but. Lorsque nous devons accomplir une tâche prenante mais ennuyeuse par exemple, il arrive un moment où nos pensées se détournent de la tâche et où notre esprit divague. Les rêveries dans le train pourraient être de cet ordre. Lorsqu'un esprit divague de la sorte, sans conséquence néfaste sur sa productivité, cette errance est à la fois volontaire, plutôt bénéfique et permet même à la personne en question de se concentrer ensuite sur des tâches plus complexes. Confortablement installé dans le train, l'esprit peut divaguer sans entrave. Ce "Sahara psychologique", ce désert cognitif est un voyage dans le temps et l'espace. Le temps s'arrête. Le flot de la conscience ralentit. Nous voulons être partout sauf ici. C'est un état différent de l'endormissement. Notre esprit part dans tous les sens, il ne s'agit pas de se concentrer sur un sujet en particulier ou de résoudre un problème.

Profitons de ces moments
Il ne faut pas chercher à se priver des moments où son esprit est libre, créatif et imaginatif. Inutile de vouloir gagner du temps à tout prix en se forçant à travailler dans les transports du quotidien.