9 juin 2017

Dialogue de sourd au travail

La plupart des environnements professionnels - institutionnels, sociaux et culturels - ont des interfaces/des organisations généralement conçues pour des personnes non surdouées et qui permettent de prendre en compte les approches, les réactions et les idées des personnes lambda. Les surdoués ont tendance à avoir un approche différente des choses, ainsi que des réactions et des idées qui se combinent mal avec les interfaces professionnelles. Le scénario qu’il envisage n’a pas été prévu par la machine/l’organisation/le protocole. C’est là que le bât blesse.

De plus, les surdoués ont tendance à travailler d’une manière que ses collègues ne comprennent pas. Quelqu'un qui est  assis sur une terrasse avec une cigarette et une tasse de café peut résoudre un problème complexe et abstrait, ou mettre en place une idée géniale bénéfique pour l'entreprise, ou bien alors visualiser les inconvénients d’une stratégie commerciale mise en place par un autre collègue et trouver les changements à effectuer pour rectifier le tir. Vu de l’extérieur, cette attitude apparemment dilettante n’est pas comprise par l’entourage professionnel. Les problèmes à venir sont prévisibles.

En fait, l'intelligence au travail est beaucoup moins utile que les surdoués le croient. Dans un travail ordinaire, c’est-à-dire qu’il ne demande pas de créativité pure, chaque employé a un rôle et l’ensemble des tâches accomplies constituent une finalité qui a ses limites, mais qui doit avant tout être efficace, à savoir réaliser un service demandé et par la même augmenter les bénéfices de l’entreprise.  

Les surdoués ont aussi parfois la difficulté à expliquer leurs idées aux autres, surtout si ces idées viennent d’intuitions. Ils n’aiment pas travailler en équipe, car ils ont leur propre façon de travailler, seuls. Tout ça donne souvent l'impression aux surdoués d'être immergé dans une langue et une culture étrangères, en sachant que quoi qu’ils pensent et aimeraient partager, doit être traduit dans l'autre langue, sachant que la plupart du temps cet échange semble bizarre ou inutile aux autres. Le meilleur exemple est l’humour du surdoué qui est souvent incompris.