19 mai 2018

La crainte

Être capable de choisir crée la liberté individuelle, mais cela engendre aussi la crainte, la peur de cette liberté. Le philosophe danois, Søren Kierkegaard, note que “l'anxiété est le vertige de la liberté”, l'angoisse est le « vertige du possible ». L'anxiété est un désir pour ce dont nous avons peur, mais ce dont nous avons peur nous le désirons.

Debout au bord du précipice, nous avons peur de tomber, mais nous craignons aussi l'idée que nous pouvons décider de sauter. Nous avons peur de ce que nous pouvons faire. Nous craignons la seule chose qui nous retient qui est notre propre volonté. Quand l'idée de sauter nous vient à l'esprit, la responsabilité est sur nous de décider de ne pas sauter.

La crainte grandit quand nous devenons conscient de l'avenir. On réalise que nous devons choisir et que notre vie est déterminée par les choix que nous faisons. Jean-Paul Sartre a dit : “Je m'attends dans le futur, où je prends rendez-vous avec moi-même de l'autre côté de cette heure, de ce jour, ou de ce mois. L'angoisse est la peur de ne pas me trouver à ce rendez-vous, de ne plus vouloir m'y emmener.”

Le fait que nous pouvons choisir crée un formidable sens de la responsabilité et accepter cette responsabilité nous rend authentique. Kierkegaard dit que “ne pas choisir nous rend inauthentique.” Sartre estime que “nous sommes laissés seuls et sans excuse...condamnés à être libre...condamnés, car nous nous sommes pas crées nous-mêmes, mais néanmois libres, car une fois que nous apparaissons dans le monde, nous sommes responsables de tout ce que nous faisons.”