18 juillet 2017

La pariedolie

Une paréidolie (du grec ancien para-, « à côté de », et eidôlon, diminutif d’eidos, « apparence, forme ») est une sorte d’illusion d’optique qui consiste à associer un stimulus visuel informe et ambigu à un élément clair et identifiable, souvent une forme humaine ou animale. C'est cette étonnante capacité du cerveau humain à « donner du sens » là où il n'y en a pas réellement, et dont les mécanismes cognitifs sont encore mal connus.

Plus généralement, la pariedolie permet de saisir que toute perception est construction : c’est le sujet qui donne du sens à des stimulis perceptifs. Les exemples dans la vie courante sont légions : formes familières dans les nuages et dans diverses taches et objets. Il arrive ainsi que des personnes observent dans leur environnement des formes qui leur paraissent signifiantes. Ce phénomène est fréquent dans les photographies.

Le phénomène de paréidolie s’avère parfois très troublant pour certaines personnes, qui peuvent par exemple le considérer comme le signe d’un défunt. Quelle que soit au final l’explication de ce phénomène, il est donc souvent important de tenter d’en saisir le sens pour la personne, au-delà de son caractère étrange.

Bref, cette faculté découle possiblement d'un avantage évolutif ayant mené à une hypersensibilité à détecter une présence, qui favorise la survie mais pas nécessairement la précision. Ainsi, par exemple, les erreurs se font presque toutes dans la même « direction » : des faux positifs (reconnaître une présence qui n'est pas là) plutôt que des faux-négatifs (ne pas reconnaître une présence).

À la différence des autres illusions d'optiques, qui découlent des lois universelles de la perception humaine, chacun peut, dans le cas des paréidolies, voir une chose différente. L'humain a tendance à deviner notamment des visages dès qu'un objet y ressemble. Les attentes, les prédispositions, la culture de chacun a un impact sur ces « projections ». Ainsi, par exemple, le test de Rorschach est basé sur cette fonction cognitive. Les paréidolies relèvent donc de phénomènes cognitifs complexes.

Leonard de Vinci a également écrit sur la paréidolie, comme un outil artistique et poétique : "Si vous regardez tous les murs tachetés de diverses taches ou avec un mélange de différents types de pierres , si vous êtes sur le point d’inventer une scène que vous serez en mesure de voir une ressemblance avec divers paysages différents ornés de montagnes, rivières, rochers , arbres , plaines, vallées larges et divers groupes de collines", écrit-il dans ses notes.