31 juillet 2017

Les fonds d'atelier

Découvrir le processus créatif d'un artiste est si enrichissant. On rentre dans son imaginaire et sa structure mental. Chaque personne ordonne les mots, ses idées d'une façon qui la rend unique et précieuse. Cela peut étonner, surprendre et dérouter mais pour le créatif, ces travaux préparatoires sont évidents et coulent de source. Ce sont les fonds d'atelier. Ceux de Picasso sont merveilleux. Ceux d'Yves Saint Laurent aussi. Voila ceux de Jacques Prévert.

À ses heures, Jacques Prévert était aussi un auteur de bandes dessinées. Avant de s’attaquer à la mise en forme d’un scénario, il composait une planche préparatoire à partir d’une grande feuille de papier. Un brouillon qu’il découpait en rubans horizontaux et déployait pour faire vivre ses personnages avant de se plier aux contraintes plus formelles de l’écriture pour le cinéma. Sur cette grande page, il laissait courir son imagination et jetait pêle-mêle définitions, dessins, graffitis, ébauches de croquis, amorces de dialogues. Un singulier document à tiroirs, plein de trouvailles et de facéties. Pour définir cette approche, l’historien du cinéma Bernard Chardère avance le joli terme de « synopsis enluminé ».

Pour en savoir plus : https://www.fykmag.com/montricher-jacques-prevert-images-a-la-fondation-jan-michalski